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Nina : Juste de passage pour te souhaiter un joyeux anniversaire ...Ça fait plus d'un an que je lis tes écrits, sans laisser de traces ^_^.... Georges Brassens avait raison, "ce qu'il faut de malheur pour écrire la moindre chanson" ! Si le chagrin est toujours trop envahissant, au moins il permet chez certains une belle créativité !!! Je te souhaite de ne pas avoir envie d'écrire trop souvent, sauf si c'est pour nous offrir des élans de joie !!! Si je t'encourage à écrire, jamais je ne souhaiterais que tu sois triste pour arriver à écrire de bien belles choses .
Songe : La plupart du temps les beaux moments se vivent et les tristes s'écrivent, c'est ce qui fait soit regretter l'écriture soit jalouser la vie dans les entre-deux, quand l'intensité n'est là ni pour se vivre pleinement ni pour apporter suffisamment d'inspiration. Mais heureusement il y a le souvenir et le ressenti pour ressusciter les peines et les joies et s'en imprégner suffisamment pour qu'il y ait de l'encre à l'encrier :) Merci d'avoir mis un peu d'encre ce soir dans le mien, ça m'a donné envie de me souvenir que j'aime écrire :)
Youssouf : Bonsoir, Songe. Pardonne moi de t'avoir agressé stupidement il y a 16 ans. J'étais très con.
Songe : Il n'u a rien à pardonner, sinon à toi-même :) nous ne sommes pas ce que nous fûmes mais nous pouvons être ce que nous aimerions devenir ...
babao : coucou d'il y a très longtemps, j'espère que tu vas bien.

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Mardi (03/01/23)
On air : M'e piu dolce il penar per Amarilli - Monteverdi (1605)


Un tréma sépare en allemand le saignement du florilège, Bluten de Blüten.

Soyotte fait fleurir sous ses doigts le bois et y laisse ici et là s'épanouir des corolles sanguines, tandis qu'échardes et chair s'unissent dans la passion et la souffrance de son ouvrage. Sous ses mains fines, rendues calleuses par le mariage quotidien à la matière, à la fois tendre et dure, douce et rêche, se sculptent des formes aux aspérités subtiles dont elle seule pressent la destination.

Il n'y a pas de retour arrière, chaque cisaillement dépose loin au-dessous d'elle des copeaux que rien ne rattachera plus jamais à l'ossature noueuse qui les a fait croître patiemment en son sein. C'est avec une émotion entière, aussi vive qu'au premier jour où elle a doucement caressé un jeune tronc mince et élancé, avant de lui ôter avec une crainte respectueuse sa peau d'écorce, qu'elle chevauche aujourd'hui des géants majestueux pour les amener à leur nouvelle demeure.

Qu'il vente, pleuve, neige, que le soleil brille d'une blancheur glaciale ou irradie sa chaleur dorée, Soyotte entame au lever du jour sa danse avec les géants et les quitte seulement lorsque la voûte céleste étend son voile sombre sur le monde. Elle suspend alors, fourbue, contemplative, avec un sentiment de privilège, son ouvrage qui la place au-dessus du commun des hommes, à leur faîte.

Lorsque, sciés, rabotés, rappés, poncés ils s'épanouissent enfin, marbrés et veinés chacun à leur unique manière, elle prend longuement le temps de les dévisager, sous cette dernière apparence brute, comme pour se souvenir de ces fières statures qui plongeaient racines en terre afin de soutenir d'hautes frondaisons. Ce n'est qu'alors, guidée d'un profond respect qu'elle s'aventure à délicatement leur imprimer le dessin de son ciseau, à leur restituer des racines qui vont durablement les agripper à de solides fondations, à les doter de solides ramures entrelacées qui vont leur offrir un nouveau feuillage d'ardoises.

Lorsqu'elle les abandonne finalement, après un laborieux et patient ouvrage, et de nombreux jours passés sur leur dos, elle sait qu'ils continueront longtemps d'abriter sous leurs nouveaux branchages, nombre de vies qui s'épanouiront dans leur ombre.

Et dans les veines taries de ces géants figés pour quelques éternités, coulera toujours le sang qu'elle y a laissé, celui d'une passion, de son art à fleur de peau. Lorsque les siècles auront passé, que l'échine même de ses géants ploiera, elle sait que d'autres viendront leur offrir enfin le repos, les remplacer et conserver ainsi, bien après qu'elle-même se soit dispersée entre ciel et terre, la forme unique et singulière qu'elle a voulu leur donner en les adossant les uns aux autres.



Prose de Songe, dans la rubrique "Il était une fois ...".
(Publié à 01h 37mn - 0 égarements)
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Jeudi (12/05/22)
On air - Cécile Corbel, Entendez-vous

Dans la ville de Mmer réside Perm.

Perm fait partie de ces personnes sans age dont le visage sillonné de belles et profondes rides semble laisser ruisseler sur lui le temps.

Lorsqu'on longe les rues de Mmer, on y trouve des façades fières, héritages d'un temps de richesse depuis longtemps révolu, d'autres plus humbles, effritées et aux volets de toutes couleurs défraîchies qui tranchent sur des façades pierreuses sans trop d'originalité. Et il y a nombre de ces demeures charbonneuses et sans fantaisie, alignées précipitamment pour y abriter le cantonnement laborieux de plusieurs générations industrieuses. 

Mais quelque part, après l'embranchement d'une avenue qui ressemble à une autre, une rue défie la routine architecturale de Mmer : la verdure y déborde de murs de pierres lézardées, au pied de maisons biscornues, croquignoles, chapeautées, mansardées, lucarnées. Les frontons soutiennent de hauts arbres touffus, rougeoyants, dorés, piquetés d'innombrables nuances de verts.

C'est là que Perm est souvent assis sur le perron de sa chiche maisonnette, entre des roses trémières florissantes, un lilas généreux et sous le regard d'une glycine omniprésente, laissant seules quelques fenêtres transparaître ici et là. 

Perm sourit, souvent, presque toujours, lorsque son esprit ne se prend pas soudain dans les rets d'un filet de considérations inquiètes sur le monde qui s'étend au-delà du buis qui le sépare de la rue. Il sourit aux passants qui le saluent, invités par son regard pétillant qui les dévisage avec bienveillance. Il sourit aux moineaux qui se disputent les miettes de son attention dans un ballet joyeux. Il sourit à des infimes détails que seul lui sait cueillir avec un plaisir non dissimulé, au cours de ses longues méditations contemplatives.

Pourtant Perm a une existence secrète qui l'anime. Au-delà du seuil de sa demeure il a parsemé les pièces d'une multitude bruissante et odorante de plantes qui transforment son intérieur en un extérieur luxuriant. Mais ce n'est là que l'antichambre de la jungle impénétrable qui s'élance depuis la véranda qui s'adosse à sa façade sud.

Perm a patiemment construit un édifice de verdure où les plantes qui en forment la voûte, les arc-boutants, les coursives, les contreforts, le faîte, trouvent leur place unique et primordiale, au cœur d'un équilibre infiniment subtil, partie nourricière indissociable du tout.

Perm connaît chaque plante, ses innombrables noms, ses vertus, ses faiblesses, ses préférences, ce qui l'unit ou l'oppose à sa voisine. Il dépose aux côtés de celle qui frémit au vent frais, celle qui sait l'enlacer et l'en protéger, il élève au-dessus de celle qui craint les morsures du soleil, celle qui l'abrite sous son épais feuillage. Il a marié celles qui s'apprécient et se nourrissent mutuellement et éloignées celles qui se défient et se disputent entre elles. Et depuis longtemps, patiemment déposées à la place qui leur revenait, elles ont toutes entrepris de s'harmoniser, sans qu'il n'intervienne autrement que pour prodiguer ici et là un soin délicat et discret.

Ainsi fait-il du cœur des humains autour de lui, posant ici un germe, là une bouture, ailleurs une minuscule graine. Et il attend, patiemment, arrose parfois lorsque nécessaire, ôte doucement de vilaines excroissances infertiles et caresse du regard la poussée de ses semis.

Et sans doute lui doit-on que les demeures voisines se laissent peu à peu gagner par son exubérante foisonnance, comme autant de rhizomes qui courent sous le couvert du sol et rejaillissent en bouquets de vie ici et là.

Nul besoin ici de philosophie, de métaphysique ou encore d'alchimie, ses ingrédients empruntent à une patiente observation et compréhension du monde, une délicatesse dans le saisissement de chaque frémissement de vie qu'il effleure, et une infinie bienveillance envers toutes choses. Et c'est là tout, l'essence de son existence et celle de son jardin qui lui survivra, profondément enraciné dans quelques cœurs et esprits qu'il a su chérir et accompagner vers la maturité et qui sauront le faire renaître et croître en de nombreux autres endroits.

En Perm réside l'essence du monde ...
Prose de Songe, dans la rubrique "Alternactif".
(Publié à 02h 11mn - 0 égarements)
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Lundi (25/04/22)

Au lit - Federico Zandomeneghi
On air Haendel - sonates pour flûtes

Le soleil qui introduit ses longs doigts diaphanes entre les plis des rideaux, glissant son regard incandescent et curieux dans la chambre, effleure délicatement le visage de l'endormie.
Se faufilant entre les longs cils, il tente d'apercevoir au-delà de ses miroirs, l'âme assoupie, en errance au creux des landes morphiques.

Cette dernière, troublée par ces chatoiements lointains qui semblent l'appeler, se transporte aux lisières du sommeil, pousse timidement les volets de ses paupières, éblouie.

Les sensations reviennent à elles, voluptueusement accueillies par la réconfortante chaleur des couvertures. La torpeur de ce moment de grâce procure un doux étourdissement qui aspire à s'étirer indéfiniment, niché dans les plis de ses draps, encore indécis entre monde nocturne et diurne.

Soudain, la conscience se fait jour, aiguillonnée par un facétieux air de flûte qui se faufile par l’entrebâillement de la porte de la chambre. D'où peut bien provenir cet air enchanteur qui s'enroule dans les chants d'oiseaux printaniers perçant à travers la fenêtre ?

Luttant contre sa curiosité d'aller suivre la cristalline mélodie, l'éveillée cède finalement à son alanguissement, préférant jouer de la douce sensation que lui procure le mariage entre sa somnolence et l'insolite visite de cet air virevoltant.

Le reste du monde peut bien attendre encore une éternité ou deux ...
Prose de Songe, dans la rubrique "Alternactif".
(Publié à 12h 31mn - 0 égarements)
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Dimanche (24/04/22)
Comme celui qui, s'aventurant entre les arbres, cheminant ce qui lui paraît des siècles, dans les dédales des sous bois, se retrouve soudain pris d'un doute. N'est-il pas déjà passé par ici ? Ne sont-ce pas ses pas qui s'impriment encore dans l'humus ?

Et puis, face à l'arbre familier, cette large ramure si noble, élancée, crevant les frondaisons pour les dominer majestueusement, le doute n'est plus permis. Quelques brindilles qui forment un foyer, des rayons de soleil qui percent ici si singulièrement qu'ils semblent en former l'âtre. Une senteur moite et entêtante à nul autre endroit pareille.

Si l'âme est une clairière, les années qui l'ont façonnée sont ces arbres tortueux qui la soutiennent et font d'elle un endroit de recueil unique. C'est sans doute ce qui, au coeur des bois, nous fait nous sentir si familiers, lorsque s'ouvre un tel écrin, comme un écho à notre recueil intérieur.

Hier, marchant dans mes pas, je me suis retrouvé face à un souvenir : un grand et solide chêne au sommet duquel j'ai contemplé les astres englobant un océan parcouru de vagues de feuillages. J'y ai vu mon âme, perchée à son faîte inaccessible. Elle était restée là, à mon insu, tandis que mon corps animé par ses idées poursuivait sa route au-delà de la lisière, en terre étrangère.

J'ai su que j'étais rentré, revenu, cinq ans après, au rendez-vous avec mon âme. J'ai laissé mon imaginaire enlacer ce vieux tronc, l'escalader doucement, guidé par mon regard, pour se saisir délicatement de ce que j'avais laissé là-haut, si haut sous le ciel.

Si mon âme ne quittera jamais ce sommet, converser avec elle le temps d'une échappée belle, m'a restitué une partie d'elle, comme une nouvelle graine à arroser pour faire éclore un peu de ce qui fut mais surtout ce qui sera, un reflet d'hier avec les teintes de demain.

Le temps suspendu par cette ascension rêveuse, a repris son cours lorsque j'ai soudainement repris pied au cœur de la forêt J'ai alors lancé un dernier regard vers le vieux solitaire, me promettant de bien moins tarder à revenir lui rendre visite et je m'en suis retourné vers la lisière.

Je reviendrais ici, aussi, ce soir, demain, après-demain, pour méditer, rêver, écrire, me retrouver avec moi-même, après tout ce temps, ces six années de silence intérieur ...


Prose de Songe, dans la rubrique "Alternactif".
(Publié à 15h 49mn - 0 égarements)
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Vendredi (23/12/16)
Un silence givré recouvre les landes, la maison dort dans une torpeur hivernale, posée en retrait du village. A cette heure tardive, la nuit n'est percée que par les rares lueurs lointaines des phares qui se précipitent au long des routes.

Farve a marché longtemps, depuis la gare voisine, il voulait se fondre dans la nuit, sentir le froid nocturne lui mordre le visage, goûter à la sensation un peu inquiète des frondaisons qui craquent et gémissent un peu partout autour. Se laisser surprendre par les faisceaux qui balayent le paysage et le contrastent dans leur halo blafard, puis s'évanouissent aussi vite qu'ils sont survenus.

Hésitant quelques instants à quitter brusquement cette nuit qui l'a apprivoisé, il reste un peu sur le seuil puis pousse finalement la lourde porte fermière. Une douce bouffée de chaleur l'accueille, la lueur braisée finit de s'éteindre dans l'âtre et fait danser les ombres du mobilier aux murs.

Sur la table un assiette couverte l'attend, à côté d'elle une enveloppe.

Il s'assied, n'a d'yeux que pour l'enveloppe, intrigué, et pourtant, craignant de l'ouvrir trop vite, il la retourne entre ses doigts, relit son nom plusieurs fois, bien qu'il reconnaisse l'écriture entre mille. Il fait réchauffer son écuelle, retardant encore le moment d'ouvrir la lettre, intimidé et impatient à la fois.

Se rapprochant de l'âtre mourant, il finit par décacheter l'enveloppe, se penchant vers le feu pour déchiffrer l'écriture fine qui s'étale sur son papier épais de la carte qu'elle contient.


Il sourit, relit encore une fois pour se réimprégner des mots et remets précieusement la carte dans son écrin, la glisse au pli de ses vêtements tandis que l'obscurité a fini de reprendre ses droits. Il traverse la maison sur la pointe des pieds, rejoint son lit entre ceux des dormeurs et s'endort paisiblement, la carte posée sur son coeur ...

Farve ça veut dire couleur ....
Prose de Songe, dans la rubrique "Il était une fois ...".
(Publié à 02h 16mn - 0 égarements)
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Un simple boitier blanc, posé là au milieu de mes maigres affaires ...
Prose de Songe, dans la rubrique "Alternactif".
(Publié à 01h 47mn - 3 égarements)
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Mercredi (21/12/16)
On air : Tya mansfield "Pour oublier je dors"


Je suis rentré chez moi hier, dans la campagne givrée, les champs qui s'étirent vers un horizon vallonné et parfois brisé par des taillis et forêts blottis en creux. Un pays de gens discrets, de fermiers et de gens de peu. Un de ces endroits oubliés du monde, mal-aimés où nul ne vient jamais par hasard ou en passant par là.

On m'a déposé dans la ville voisine, qui commençait à s'endormir dans la langueur du soir. Petite et Mignonne, surplombée par quelques vieux murs médiévaux, ses rues serpentent en silence entre des maisons pour beaucoup délaissées par une population qui est parti quand les dernières usines puis commerces se sont clos.

J'ai marché, le visage piqué par le froid, j'ai poussé une porte et me suis retrouvé avec tous leurs visages riants, si chauds, si beaux, aussi heureux de me voir que moi de les retrouver. Ce sont ces moments qui me disent où vit maintenant mon coeur. On s'est pris dans les bras, ils m'ont dit leurs inquiétudes pour moi, je me suis assis entre eux, leur ai raconté mes deux semaines loin d'eux.

On est allés au cinéma pas loin, une grande et belle bâtisse moyenâgeuse reconvertie en grand écran, pour voir le dernier film de Ken Loach. On a pleuré, tous, émus et révoltés par cette réalité que nous ne voulons plus vivre. Nous en avons parlé longtemps, parce que chacun de nous avait envie de trouver des réponses, que collectivement nous avons envie de pouvoir faire quelque chose contre la misère et l'isolement. Dans notre maison, les pauvres peuvent manger sans payer, dormir sans limites de temps, avoir leur place indépendamment de leurs origines sociales ou géographiques. J'aime cette maison-là, parce qu'elle respire la bienveillance et l'attention, la générosité et l'engagement à construire une autre façon de vivre et interagir ensembles. Mais en-dehors les nuages couvrent un monde bien vaste et nous sommes encore bien trop petits ...

J'ai repensé aux migrants chassés d'un boulevard à l'autre de Paris, à tous ces moments brutaux que j'ai vécu dernièrement, et je me redécouvre le coeur à vif, profondément touché par tout et tous. J'ai envie d'agir partout, d'étendre mes bras à l'infini pour y enlasser toutes ces vies abîmées, bouleversées.

Demain ... d'abord cultiver notre jardin, nous en nourrir, l'agrandir pour en nourrir d'autres et multiplier les jardins, les refuges. J'espère avoir le temps, que nous aurons tou-tes le temps, sans trop souffrir pour le prix de rêver et lutter pour un autre monde. Si demain je dois voyager entre quatre murs, parce que j'ai entravé le monde de l'argent, je m'évaderais vers ces champs, ces sourires, au coin d'un poêle où fume une bouilloire.

Pour l'heure j'y vis, j'y respire et j'y lutte et je m'y sens entier ...

Prose de Songe, dans la rubrique "Journal fragmentaire ...".
(Publié à 18h 38mn - 0 égarements)
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Dimanche (20/11/16)
On air : Leonard Cohen

Les murs sont blanc, immaculés, hauts, élancés vers un plafond qui s'écaille, la lumière pâle du dehors jette un regard blafard dans la pièce tandis que le vent bat la mesure avec le volet. La fenêtre encadre un ciel capricieux, grisâtre et lacéré de pluie.

La voix éraillée, triste et si belle de Léonard Cohen flotte dans l'air, suspendue entre les quatre murs, figeant le moment dans une intensité particulière.

Assis dos au mur, je la laisse m'emplir, m'emporter dans le temps, à la place de ce partisan caché dans un grenier, qui jette en vrac ses pensées sur une feuille avant de prendre son fusil et retourner au-dehors, au-devant de l'incertitude, du froid, des craintes. Armé de la seule certitude qu'il y a une fleur qui tremblote invisiblement au bout de son fusil, qu'il y a un monde qui fleurit dans son coeur.

Mais la vision s'évapore déjà, avec la fin de la chanson, laissant place à une autre, "Suzanne". Une éclaircie survient, rosissant légèrement les arrêtes des murs, Mon esprit s'envole un instant avant d'être rattrapé par les paroles, qui font étrangement écho à mes sentiments.

You can spend the night beside her
And you know that she's half crazy
But that's why you want to be there

A mes côtés il n'y a pas de Suzanne, ni elle, ni personne, juste un vide un peu trop vide. Mais je ne peux m'empêcher de penser à ces moitiés de folie qui m'habitent et me plaisent. Un mélange de souvenirs, d'espérances, des visages qui tournent et s'évaporent à leur tour, tandis que la musique change encore ...

Let's meet tomorrow if you choose
upon the shore, beneath the bridge
that they are building on some endless river
Then he leaves the platform

Je me sens un peu cet étranger de "The stranger song", dans cette pièce sans meubles, j'ai envie d'enjamber la fenêtre, et rejoindre le quai, prendre le train, sans me retourner, vers l'interminable rivière, m'asseoir sur ses rives et la regarder s'écouler avec mes pensées.


If it be your will, That I speak no more
And my voice be still, As it was before
I will speak no more, I shall abide until
I am spoken for
If it be your will
If it be your will
That a voice be true, From this broken hill
I will sing to you, From this broken hill


"If it be your will" poursuit la dérive, et m'ôte les mots qui me restent ...

Prose de Songe, dans la rubrique "Alternactif".
(Publié à 13h 08mn - 0 égarements)
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J'ai supprimé mon texte précédent : trop d'interprétation, de déductions qui enferment le passé et le présent. Je me suis dit qu'en fait, parfois, il n'y avait peut-être pas de mots, et qu'essayer d'en poser ternissait davantage la réalité que ça ne contribuait à l'éclairer.

Parfois il n'y a tout simplement pas de bonnes explications, les choses se bousculent et s'entrechoquent et il advient ce qu'il advient, parce qu'on a laissé faire ou parce qu'on a fait une suite de choix et d'absence de choix au gré des jours.

En me relisant je me suis trouvé un peu froid, comme si j'essayais de faire rentrer une bousculade de doutes et de sentiments contraires dans une boîte bien carrée, dimensionnée sur mesure. Mais il n'y a là pas de mesure, et même pas de démesures, juste la vie, comme un ressac qui échoue des choses et en reprend d'autres. Et il y autant de façons de voir les choses que d'instants pour les ressasser.


Voilà, j'avais juste envie de revenir sur mes pas, parce que je me suis relu, et je me suis trouvé caricatural, gauche, froid, plat ...
Prose de Songe, dans la rubrique "Journal fragmentaire ...".
(Publié à 12h 21mn - 0 égarements)
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Vendredi (02/01/15)
On air : Beirut - Ibrahim Maalouf
Prose de Songe, dans la rubrique "Il était une fois ...".
(Publié à 13h 14mn - 0 égarements)
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Vendredi (05/09/14)
Depuis quelques temps je n'ai plus de temps pour rien, ni pour écrire, ni pour lire, ni pour réfléchir, ni pour vivre, profiter,aimer, partager, cultiver, contempler, rajeunir.
Prose de Songe, dans la rubrique "Journal fragmentaire ...".
(Publié à 21h 06mn - 2 égarements)
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Samedi (24/05/14)
Prose de Songe, dans la rubrique "Il était une fois ...".
(Publié à 14h 37mn - 3 égarements)
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Vendredi (23/05/14)
La nuit remonte doucement sa couverture duveteuse sur le pâle paysage de Mystown. Les blanches masures hautes, lisses et sans fioritures opposent les unes aux autres leurs frontons sages. Le vent se faufile dans les rues désertes, s'attardant parfois autour d'un luminaire dont la lueur tremblotte timidement. Il ne reste guère qu'une lucarne qui résiste à l'obscurité, carré jaune sur ciel sans lune.
Prose de Songe, dans la rubrique "Il était une fois ...".
(Publié à 23h 12mn - 0 égarements)
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Mercredi (04/12/13)
Il est mort hier, calmement, après des jours d'insoutenable souffrance. Il s'est hissé difficilement hors de son lit, s'est assis à sa table pour manger et s'est recouché pour s'éteindre, comme un souffle d'air emporte les feuilles mortes.
Prose de Songe, dans la rubrique "Alternactif".
(Publié à 02h 36mn - 6 égarements)
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Mercredi (27/11/13)
L'enfer est pavé de bonnes intentions dit-on, je n'avais jamais vraiment vécu ce dicton aussi intensément que ces derniers jours.
Prose de Songe, dans la rubrique "Alternactif".
(Publié à 20h 29mn - 0 égarements)
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