Au lit ...
Au lit - Federico Zandomeneghi
On air Haendel - sonates pour flûtes
Le soleil qui introduit ses longs doigts diaphanes entre les plis des rideaux, glissant son regard incandescent et curieux dans la chambre, effleure délicatement le visage de l'endormie.
Se faufilant entre les longs cils, il tente d'apercevoir au-delà de ses miroirs, l'âme assoupie, en errance au creux des landes morphiques.
Cette dernière, troublée par ces chatoiements lointains qui semblent l'appeler, se transporte aux lisières du sommeil, pousse timidement les volets de ses paupières, éblouie.
Les sensations reviennent à elles, voluptueusement accueillies par la réconfortante chaleur des couvertures. La torpeur de ce moment de grâce procure un doux étourdissement qui aspire à s'étirer indéfiniment, niché dans les plis de ses draps, encore indécis entre monde nocturne et diurne.
Soudain, la conscience se fait jour, aiguillonnée par un facétieux air de flûte qui se faufile par l’entrebâillement de la porte de la chambre. D'où peut bien provenir cet air enchanteur qui s'enroule dans les chants d'oiseaux printaniers perçant à travers la fenêtre ?
Luttant contre sa curiosité d'aller suivre la cristalline mélodie, l'éveillée cède finalement à son alanguissement, préférant jouer de la douce sensation que lui procure le mariage entre sa somnolence et l'insolite visite de cet air virevoltant.
Le reste du monde peut bien attendre encore une éternité ou deux ...