L'oubli ...
Crie Nasia, crie de toutes tes forces et expurge toute cette lie qui te colle au fond du coeur, toutes ces humeurs malignes qui s'aggripent à tes sentiments ...
Hurle et pleure Nasia, car une ère finit et avec elle émerge un astre rouge, un astre sang qui embrase les mers et la terre de son oeil de braise ...
Ce matin les eaux sont poisseuses et elles charient les corps des tiens, les corps de ceux qui ne t'ont pas cru et ne t'ont pas vu lorsque tu as agité les bras devant l'horizon comme pour chasser un troupeau emporté vers un gouffre.
La brume absorbe les dernières volutes des chaumes calcinées, le silence est revenu avec le sifflement du vent dans les ruines et une aube de solitude s'est levée ...
Nasia, ta terre natale coagule du sang des tiens mais dans tes veines coule celui d'un autre lendemain, celui que tu choisiras et non celui qu'on t'a choisi dans le sillage d'un peuple qui marche sans volonté ni envies, le regard vide et le pas traînant, sous le joug d'un destin auquel il s'est prostitué par intérêt et jalousie, par confort et habitude ...
Nasia, ne te retourne pas et marche vers l'horizon, il n'y a plus rien que l'oubli derrière ...
L'oubli ... l'oubli ... l'oubli ...
J'aime cette phrase...
On devrait tous avoir le choix, la possibilité de choisir de quoi seront fait nos lendemains...
Chrysalide
PS ; Tu as reçu mon mail?