Je suis là devant cet écran et je ne trouve pas de mots, mon esprit bafouille et peine à s'exprimer ouvertement, sans ses ambages et ses habituels détours devenus pour lui un paravent spontané aux sentiments ...

J'ai envie d'abattre le poing sur ma face jusqu'à ce que la souffrance se fasse assez vive pour que l'émotion éclose et se confie sans plus de retenue. Il y a encore un an elles étaient là devant cette vitre et elles ne demandaient qu'à se bousculer pour faire leurs confessions sur ces blogs.

Et là je lis, je ressens, mon âme tempête et puis rien, le silence, le mutisme, tout est clos, la demeure reste barricadée.

Pourtant j'ai tant à te dire petit Ange qui m'a fait la surprise inattendue et inespérée de m'offrir ton coeur et ta vie.

Ta vie ...

Là en cet instant je prends la pleine mesure de ce que c'est qu'une vie et ce que peut représenter son don ...

Ce n'est que maintenant, maintenant où tu m'écris ces mots qui m'ont plongé comme une lame au coeur; que ma passion endormie se réveille pleinement, rejaillit et m'envahit avec douleur et frustration, avec rage et angoisse...

J'ai envie de pleurer moi aussi, pour toutes ces larmes que mes grandes pensées font perler sur tes joues et ces tourments qu'elles déchaînent certainement trop souvent dans ce monde intérieur déjà tellement remué. J'ai envie de me maudire de t'infliger un amour souvent douloureux parce qu'il t'entraîne au-delà de toi, au-delà de ce que tes pensées acceptaient peut-être de regarder, en tous ces lieux où l'esprit grandit trop vite et où l'âme frissonne, désemparée face à toutes ces incertitudes ...

Je veux t'offrir le beau, la vie, le monde, toutes ces choses qui ne m'appartiennent pas et pour lesquelles une promesse est tout une ligne d'horizon à tracer de bout en bout, à la sueur, aux larmes et au sang ...

A-t-on le droit de promettre tout cela et pour l'éternité sans même le posséder ?

Sans doute si l'on est fou, assez fou pour croire et vouloir croire qu'on saura le conquérir toutes ces choses une à une, jour après jour, devrait-on s'y consumer ...

Faut-il donc que je veuille étendre si loin les bras pour embrasser la certitude de ton bonheur, est-ce que tu ne m'en voudras pas si je manque de m'écarteler alors que tu souhaites simplement que je t'étreigne ici ou ailleurs ?

C'est lorsque l'amour se fait douleur et peine que l'on en ressent la profondeur et la force, tout ce qu'il porte en lui de puissance de vie et de mort selon qu'on se résigne à l'une ou que l'on courtise l'autre. En cet instant je suis déterminé à faire tous les pas qui mèneront de toi à moi, aussi loin que tu puisses te retrouver de moi.

J'ai compris une chose hier soir et ce soir, j'ai compris que je t'étais lié bien plus profondément que ce que j'exprime ou que je n'osais me l'avouer moi-même ...

Le souhait de t'avoir pour moi, celui qui habite le sentiment amoureux, s'est fait désir profond et ancré : je ne conçois pas que tu ne puisses plus venir te blottir dans mes bras ou enrober tout mon coeur d'un doux feu lorsque tu m'offres ton si joli sourire ...

Tu me manques ...

Si en ce moment tout prend son sens dans ma vie, si je trouve l'entrain de toutes ces choses auxquelles je mettais des délais auparavant c'est parce que tu es là avec ton petit sourire et tes dragons intérieurs, parce que j'ai envie d'occire les dragons en empoignant la vie pour m'en servir d'épouvantail, parce que j'ai envie de t'emmener sur chacun des sommets de ce monde et t'y montrer du doigt toute cette vie qui fourmille, qui naît et meurt dans un étrange ballet ...

J'ai envie que tous ces moments où nos pensées deviennent graves, il y aient nos lèvres pour sceller ce trouble, et mes bras pour te rattraper dans la chute, et mes mots murmurés à ton oreille pour exorciser les démons qui attendent, tapis, dans les ombrage de ton âme ...

Oui, pour répondre à ta question, oui je veux tout te faire connaître si tu le désires et que tu me suis en me tenant bien la main quand je marcherais un peu vite ...

Oui, je viendrais toujours te chercher pour t'emmener avec moi, où que je m'aventure parce que toute cette nourriture serait bien fade sans que tu y ajoutes ton petit grain de sel.

Oui, je ne te laisserais pas grandir seule et je serais là si tu as besoin de redevenir une petite fille dans mes bras, juste pour sentir ton enfance encore là, bien présente en toi, vigoureuse et vivante ...

Et les montres ramolliront jusqu'à former des flaques d'éternité dans lesquelles nous laisseront rire, chanter et danser nos reflets un peu fous ...

Avant que tu ne te réveilles et lises ces mots j'ai envie d'y rajouter celui qui les éclipse tous à mon regard et à mon sentiment ...

Je t'aimeuuuh ...

A toute ma folie !!!!