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Nina : Juste de passage pour te souhaiter un joyeux anniversaire ...Ça fait plus d'un an que je lis tes écrits, sans laisser de traces ^_^.... Georges Brassens avait raison, "ce qu'il faut de malheur pour écrire la moindre chanson" ! Si le chagrin est toujours trop envahissant, au moins il permet chez certains une belle créativité !!! Je te souhaite de ne pas avoir envie d'écrire trop souvent, sauf si c'est pour nous offrir des élans de joie !!! Si je t'encourage à écrire, jamais je ne souhaiterais que tu sois triste pour arriver à écrire de bien belles choses .
Songe : La plupart du temps les beaux moments se vivent et les tristes s'écrivent, c'est ce qui fait soit regretter l'écriture soit jalouser la vie dans les entre-deux, quand l'intensité n'est là ni pour se vivre pleinement ni pour apporter suffisamment d'inspiration. Mais heureusement il y a le souvenir et le ressenti pour ressusciter les peines et les joies et s'en imprégner suffisamment pour qu'il y ait de l'encre à l'encrier :) Merci d'avoir mis un peu d'encre ce soir dans le mien, ça m'a donné envie de me souvenir que j'aime écrire :) Youssouf : Bonsoir, Songe. Pardonne moi de t'avoir agressé stupidement il y a 16 ans. J'étais très con. Songe : Il n'u a rien à pardonner, sinon à toi-même :) nous ne sommes pas ce que nous fûmes mais nous pouvons être ce que nous aimerions devenir ... babao : coucou d'il y a très longtemps, j'espère que tu vas bien. Réagir :
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Un horizon plus loin ...
Un vent chaud souffle sur le désert, je sue, j'halète mais je me sens bien; je me sens mieux que je ne me suis senti depuis bien des années. Personne ne passe ici à part des vieilles tolles roulantes. Et le seul être vivant à des dizaines de klomètres à la ronde est l'homme basané et parcheminé qui tient le guichet de l'aérodrome.
Il y a quelques jours j'étais respectable mais rarement respecté, rangé, classé entre mes dossiers et des petites gens avec de petites rancoeurs et de petites jalousies. Et puis il y a eu ce matin où il pleuvait à verse, où les rues fourmillaient d'une foule anxieuse et pressée. Je me souviens des freins et de leurs crissements nerveux, les phares palôts dans un jour levant. On m'a bousculé, insulté, et j'ai craqué : je leur ai jeté mon sac à la tête, j'ai courru jusqu'à l'aéroport et j'ai débité ma carte sur le premier vol à désistement. Il y a deux jours j'arrivais dans un hôtel de fin du monde et hier j'utilisais le dernier téléphone en état de marche pour tout liquider par le biais d'un de mes derniers amis demeuré avec les années fidèle à nous et à lui-même. Je lui ai dit "vends et prends ce que tu veux, vire l'argent sur mon compte et donne le reste qui ne t'intéresse pas". J'en avais envie depuis des années et je l'ai fait, peu importe ce qu'il adviendra : fatigué de m'énerver pour des futilités, de survivre pour des petites joies, de gagner des sursis. Là-bas j'avais épuisé les possibilités, les fantasmes d'une société en mal d'émotions. J'avais besoin de me dire que je ne respirerais plus l'air polué des cancereux et que je ne disputerais plus l'espace aux lunatiques. J'avais bien cru devoir m'accrocher aux demi-promesses et aux concessions provisoires mais il y a un moment où l'ardoise s'allonge tant et tant qu'on a fini de retapisser les murs avec la note. Hier je chassais les moustiques dans une chambre usée mais en fin de compte plus chaleureuse que tous les cuirs rembourés et les sonos stéréotypées. Et j'ai fini par descendre pour baragouiner quelques mots avec les indigènes attablés autour d'un jeu de cartes : on perd vite l'habitude de la solitude quand on se déracine, ce doit être un des maux de la banalité. Quelques verres et rires plus tard j'apprenais que je ne sais quel engin venait chercher des gens sur cet aérodrome de terre battue et désséchée et qu'il les emportait loin dans le ciel, au-dessus de l'eau et la terre. J'étais intrigué, j'avais besoin de m'envoler vers l'inconnu, ça m'avait manqué : avec les mois, les années j'avais fini par trouver tout trop prévisible et trop commun et par ne plus prendre plaisir à quêter l'inconnu dans un univers trop connu. Là j'allais vers autre chose et je ne n'avais pas pris la peine de regarder pour quelle terre j'avais embarqué : j'avais pris un grand vol puis un petit à moitié désert dans la foulée. Et je me retrouvais ici après quelques heures de voyage cahoteuses à bord d'une citerne, à attendre finalement l'aventure dans l'ombre symbolique d'un parapet entourant une piste circulaire. Je m'attendais au vieil hélico rescapé d'une ONG, à un avion de ligne brinquebalant, tout juste en état de voler mais certainement pas à l'énorme dirigeable qui creva bientôt l'immensité bleue de l'horizon pour survoler majestueusement et silencieusement la steppe aride ... .Beige avec sa vaste cabine verte, il descendait calmement vers l'aérodrome, soulevant un nuage de poussières tandis que par les fenêtres se penchaient quelques silhouettes encore indistinctes. J'allais changer de monde ... Prose de Songe, le Vendredi 9 Décembre 2005, 19:47 dans la rubrique "Songes".
Commentaires : Heureux qu'il te plaise chère Vendredi, je m'évade avec un peu de nostalgie en ce moment et d'autres me suivent j'aurais une heureuse compagnie ... Merci à toi de ta lecture et passe une bonne journée/semaine marraine des fées ;) ! |
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Merci pour ce texte, mon Âme-Mie !