Toi qui me fais face ...
(Arthur Hacker)
Tu es là sans l'être, face à moi, avec ton visage tranquille, le corps immobile, fixant l'âtre d'un regard lointain et figé ...
Crois-tu que je ne vois ces flammes qui dansent en toi, ces tourments qui te consument derrière cette façade lisse et sage et mettent ton âme au supplice, frémissante de rage ?
Crois-tu que je ne sens ces abîmes que tu creuses entre le monde et toi, prisonnière de ta cage de chair, recluse dans les oubliettes de tes pensées ?
Penses-tu que le lustre de ta peau satinée me cache les stigmates de ta douleur alors que tu frissonnes auprès du foyer, enrobée de sa chaleur ?
Penses-tu que le défi qu'oppose ton silence à ma perception me laisse comme tous les autres aux prises avec l'incompréhension ?
Pourtant je te sens, je te vois, je te sais, habitée d'une force vulnérable, d'une lucidité crédule et d'un orgueil modeste ...
Tu es ta meilleure alliée et ta pire ennemie ...
Seule avec toi-même ...
Si tu savais combien tu portes de prénoms ...
C'est fort bien écrit tout cela :)
BiSoUs Songe.