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Nina : Juste de passage pour te souhaiter un joyeux anniversaire ...Ça fait plus d'un an que je lis tes écrits, sans laisser de traces ^_^.... Georges Brassens avait raison, "ce qu'il faut de malheur pour écrire la moindre chanson" ! Si le chagrin est toujours trop envahissant, au moins il permet chez certains une belle créativité !!! Je te souhaite de ne pas avoir envie d'écrire trop souvent, sauf si c'est pour nous offrir des élans de joie !!! Si je t'encourage à écrire, jamais je ne souhaiterais que tu sois triste pour arriver à écrire de bien belles choses .
Songe : La plupart du temps les beaux moments se vivent et les tristes s'écrivent, c'est ce qui fait soit regretter l'écriture soit jalouser la vie dans les entre-deux, quand l'intensité n'est là ni pour se vivre pleinement ni pour apporter suffisamment d'inspiration. Mais heureusement il y a le souvenir et le ressenti pour ressusciter les peines et les joies et s'en imprégner suffisamment pour qu'il y ait de l'encre à l'encrier :) Merci d'avoir mis un peu d'encre ce soir dans le mien, ça m'a donné envie de me souvenir que j'aime écrire :)
Youssouf : Bonsoir, Songe. Pardonne moi de t'avoir agressé stupidement il y a 16 ans. J'étais très con.
Songe : Il n'u a rien à pardonner, sinon à toi-même :) nous ne sommes pas ce que nous fûmes mais nous pouvons être ce que nous aimerions devenir ...
babao : coucou d'il y a très longtemps, j'espère que tu vas bien.

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Lettre à fleur d'âme ...

Avant-propos : j'ai écrit cette lettre il y a presque un an à présent et la relire m' troublé parce qu'une grande partie de mes attentes d'alors ont trouvé leur réalisation dans l'amour que je vis à présent. Mais il y demeure l'émotion de certains soirs d'incertitude sur l'avenir, de lassitude accumulée et de frustrations ponctuelles. Alors je voulais sortir d emes brouillons ce texte à fleur d'âme ...

Chere amie,

 
Souvent je me retrouve devant cet écran à vouloir t'écrire quelques mots, t'adresser dans l'obscurité de ma nuit ces doutes et ces mots qui me viennent quand la nuit s'allonge et que je n'y trouve pas d'heure pour vouloir rejoindre l'oreiller comme un raccourci vers demain; mais jusqu'à présent la page était restée vierge, l'encre sèche parce que tu n'es pas là; soit que nous nous sommes croisés sans nous voir, que tu as changé de trottoir avant que je te bouscule et que quelques mots suffisent à nous lier à tout jamais, soit que tu n'as encore croisé ma route et que quelque part là-bas tu m'écrits et déchires tes feuillets l'un après l'autre avec dépit ...

Si tu étais là, ceux qui me sont le plus proches et qui partagent jusqu'à mes confidences, mes rires, mes peines, maux et mes journées, ceux-là te jalouseraient sans doute un peu parce que ce que nous échangerions serait tellement éloigné des mots que tu n'aurais qu'à effleurer ma main ou abandonner avec tendresse ta tête au creux de mon épaule pour que nous sachions tous deux qu'un amour d'âmes nous lie sans que nous n'osions nous l'avouer; tu le lirais dans mes sourires gênés comme je le lirais dans la pétillance de tes regards et ce serait comme un souffle chaud à nos coeurs.

Je te dirais que nous sommes tous deux fous à lier et tu me répondrais que c'est cette folie qui nous lie si profondément et j'acquiescerais silencieusement, un timide sourire aux lèvres. Ce soir tu serais chez toi et m'écrirais une de tes lettres quotidiennes à laquelle je répondrais par un de mes mails quotidiens et c'est toujours avec cette même curiosité surprise que je décachetterais ta lettre tandis que tu cliqueras sur le lien de mon mail ... parce que la folie ne connaît pas de routine, qu'elle fait de chaque jour une invention.

Peut-être que ce soir la vie nous aurait éloigné pour quelques années sans que je ne puisse faire autrement que t'écrire, puisque te voir me serait impossible par la distance et ma situation. Cette lettre-ci serait alors une de ces confidences que je ne fais qu'à toi ...

Je ne pense pas que je changerais un seul des mots qui suivent ...

Tu sais, ce soir tu me manques parce que j'aurais aimé pouvoir t'appeler au coeur de la nuit et me dire que tu aurais agi pareillement hier ou demain, parce que nos conversations me manquent; depuis quand n'avons-nous plus refait le monde en agitant les bras, en haussant le ton avec passion, le vent dans nos cheveux, la pluie battant nos tempes au long d'un quai de Seine ? Ce me semble une éternité, ces heures où tu me boudais pour plaisanter et où je me fâchais en étouffant mes rires, me semblent n'avoir jamais existé tant elles sont enfouies dans ma mémoire.

Je me demande parfois si je ne les invente pas ces souvenirs où tu es là et tu me rejoins en courant, les mains emplies de marrons chauds, gonflant les joues comme si c'est là que la brûlure faisait ses dégâts puis, plongeant tes doigts dans la neige fraîche à ce moment où je t'ai déchargé ... rassure-moi, l'avons-nous vécu ? Le vivrons-nous encore ou serons-nous devenus trop graves ou trop sages pour mettre nos vies dans la balance comme l'équilibriste met son corps sur un fil entre ses bras ballants ? La solitude et les choses que tu vis là-bas t'auront-elles volé les rires que tu lançais à l'environnée comme une poignée d'un pain généreux aux pigeons gourmands ?

Tu sais, cette nuit j'aimerais que tu partages cet air de Travis avec moi et que soudain tu me serres un peu plus fort la main parce que tu auras senti comme moi comme le monde est grand et nous petits, comme la route et longue et difficile parfois. J'aurais aimé que tu sois là pour remettre un peu d'eau à chauffer et que tu reviennes avec nos deux tasses te glisser sous la couverture sans rien dire.

Parfois je me sens seul quand j'avance comme ça dans les rues quand la nuit est tombée, que l'air souffle et qu'aux fenêtres les silhouettes se meuvent comme autant de spectres inacessibles autour de la chaleur d'un foyer. Quand je rentre je ne mets qu'un couvert, quand je me couche j'occupe tout mon lit et quand je suis devant ma glace il n'y a qu'une brosse à dent dans le gobelet ... et alors je soupire doucement parce que j'aurais aimé que ce soir je t'appelle et qu'une heure plus tard tu sois là, sans conditions, sans questions, parce que j'aurais agi pareillement à un autre moment où tu m'aurais appelé ...

Je comptais aller voir mes parents, que je vois rarement depuis que je suis parti il y a un an, ce week-end et aller à une fête de mon frère et puis finalement je n'irais pas parce que je crois que mes soucis se sentiront trop en décalage avec tous ces jeunes qui ne vivent pas (plus) dans le même monde que moi, dont je suis maintenant trop éloigné je crois. Je ne pourrais pas leur expliquer, ils ne pourraient sans doute pas non plus comprendre et puis je ne pourrais pas pleinement profiter en sachant ce qui m'attendra dans les semaines qui viennent, trop de soucis qui se libèreraient au premier pas sur la piste; tu sais comme je suis, quand la musique monte, tout mon esprit se déverse dans mon corps et je vis mes sentiments et mes soucis si ardemment que j'ai parfois l'impression de me consumer sur place. Je finirais dans un coin de jardin à cacher mes larmes, à calmer les tremblements parce que j'aurais trop dévoilé sur un air trop vibrant et que je me serais enfui avant qu'on saisisse la réalité de ce qui arrive. Depuis un an j'accumule trop de charges, que je prends sur moi, pour encourir le risque qu'elles se libèrent sur un coin de piste sans qu'il n'y ait aucun regard qui sache m'attraper ou me rattraper au vol ...

Je vais passer de longues heures à raffermir mes convictions et ma détermination pour la semaine à venir parce que j'aimerais un jour partager avec toi une vie qui ne soit pas une paire de clous avec un bout de ficelle dorée nouée autour. J'aimerais te dire que j'ai fait de certains de mes rêves une réalité que j'ai réalisé des choses qui ne correspondaient peut-être pas à l'idéal que je m'en faisais mais que j'y trouve mon compte et assez de bonheur pour que chaque jour me ravisse encore jusquau dernier ...

Tu sais, j'ai mal d'entendre si souvent dire que ce monde est "pourri", que cette société est un "immondice", que "l'homme est un animal sauvage", j'aimerais que tu sois là pour me rassurer en me murmurant que les beautés que mon coeur énumère ne sont pas de belles fantaisies que j'accroche à mes fenêtres quand je regarde dehors et qu'il pleut sous un ciel plombé, entre les murs de béton gris. J'aime ce monde, j'aime la vie, j'aime l'humanité et je me surprends parfois à aimer jusqu'à cette société, peut-être pas dans son entier mais pour ces merveilles dont elle favorise la naissance. J'ai mal de ce pessimisme, de ce défaitisme, de cette vie et vision en gris sur fond noir. J'aimerais qu'on m'offre plus souvent le soleil comme je m'efforce de le réinventer pour ceux qui ont des gouttes plein les yeux et des nuages dans les pensées ...

J'aime tes silences, ces moments où tu ne me poses pas ces questions qui me fatiguent, qui veulent tout savoir sans au fond véritablement s'intéresser; on me demande par politesse comment je vais, ce que je fais de ma journée, comment je la vis et où je compte aller demain ou l'année prochaine mais personne ne me demande pourquoi quand je dis comment; j'apprécie ces longs silences où tu m'écoutes sans rien dire puis où tu me demandes de ta voix douce ce que me dit mon coeur; je sais alors que tu m'as compris , que ce que je te confie tu n'en as pas fait une addition froide et rationnelle dont je suis le produit final.

Quand j'évoque un idéal, ils me demandent d'en faire un résumé dans le peu de temps qu'ils concèdent à notre discussion alors que je sais qu'à leur place tu repousserais le sommeil et tu me laisserais te dire ce que je n'ai jamais le temps de confier : moi sans fioritures, sans arrangements, sans artifices, tout simplement moi avec mes idées un peu tordues et mes rêves un peu candides.

Un beau matin je sortirais la grande malle et je remettrais tous mes souvenirs dedans et puis je déposerais dans mon appartement vide de vie toutes les lettres qui souhaitent le meilleur à chacun et disent tous ces mots que chacun a besoin d'entendre et j'emporterais avec moi tout ce que personne n'a jamais écouté, tout ce que je n'ai pas pu dire faute de temps et je m'en irais te rejoindre là-bas ...

Ils ont tous tant de rêves que j'en suis émerveillé quand ils me les livrent mais ils sont si nombreux à ne pas avoir l'ambition de les réaliser que j'en pleure de dépit parfois quand la nuit avale leur confidences, que les fenêtres se sont éteintes et qu'ils se sont endormis avec leurs rêves sans lendemain. J'y crois souvent plus que eux à leurs espoirs, j'ai parfois plus d'ambitions de réaliser les leurs qu'eux-même; suis-je donc un étranger en cet endroit ? Est-ce pareil là-bas chez toi ? Est-ce qu'on y cultive aussi les attentes comme on le fait des bonzaïs : en bridant leur croissance, en ne les laissant jamais arriver à maturité ?

Et quand je demande comment ils vont, pour beaucoup ils vont toujours "bien" ou toujours "mal", les premiers n'avouant jamais ces larmes qu'ils écrasent à l'abri des regards et ces blessures qu'ils font saigner à l'intérieur, les seconds oubliant trop vite ces moments où un rire s'est déposé sur leurs lèvres, où le bien-être s'est emparé d'eux pour quelques heures.

J'aimerais que tu sois là parce que j'aurais simplement besoin que tu me redises que je ne me leurre pas, que tu le ressens comme moi et que demain toi et moi serons là où nous l'avons un jour écrit sur un bout de sol dans la poussière avant que le vent ne l'emporte avec nos promesses, et que nous retrouverons ces promesses que le vent nous restituera alors sur un bout de ciel bleu ...

Je dois te laisser à mon grand regret parce que je ne voudrais pas que morphée me dérobe la clarté de mes idées quand c'est ce que je tiens le plus à associer aux mots que je t'adresse ...

Prends soin de toi mon amie

Peut-être liras-tu ces mots à l'instant où je les confierais à une toile endormie et que tu me répondras et je saurais, je saurais que tu es là-bas ...

Je t'embrasse de tout mon coeur !

Prose de Songe, le Dimanche 6 Novembre 2005, 10:53 dans la rubrique "Songes".

Commentaires :

Vendredi
08-11-05 à 00:00
Après la tempête, il est bon de s'arrêter dans un hâvre tel que le tien, Cher Songe.
Ce texte te ressemble énormément.
J'espère que tu te portes bien.

 
Songe
09-11-05 à 01:21
J'espère que les tempêtes ne te sont pas trop houleuses, à moins que tu ne parles de celles qui secouent les périphéries en les mettant à feu. Je pense que j'écrirais un texte en pensée à ces évènements ...

Merci de ta lecture et de tes mots qui sont toujours un réconfort ...

Je me porte bien même si je dispose de bien peu de temps pour moi mais ce temps là je l'emplis de choses agréables et heureuses. J'espère que pour ta part ça va bien également, sinon je tâcherais de déposer une autre pensée ici à ton attention :)

Bonne nuit !
 

 
chrysalide06
23-11-05 à 16:20

Mon Songe,

Je l'ai relu deux, trois, ou peut être quatre fois, je ne sais plus, avant de te répondre. Pour finalement te dire quoi? Je n'en sais rien. Juste une trace de mon passage, pour te dire que j'ai été touchée par ton texte, que comme le dit vendredi, il te ressemble énormément. En tous cas, il ressemble énormément au Songe que j'ai connu, il y a maintenant déjà un certain temps, et me fait dire que tu n'as pas changé. Ne change jamais, surtout...

Et puis un moment, en lisant j'ai cru... finalement, je ne sais pas...

Alors, je t'enverrais un mal, peut être, si les mots s'alignent comme je le voudrais, ou alors je t'écrirais, puis je l'effacerais, en me disant que de toutes façons...

Je sais que tu comprends mes silences

Sois heureux, sans te demander pourquoi, parce que la plupart du temps il n'y a pas de réponse à cette question, et que le simple fait de te la poser mettra du doute dans ton bonheur. Alors, sois juste heureux

Sarah


 
Songe
27-11-05 à 01:12
Merci ma chère Aby,


C'est vrai que celui que tu as connu il y a un an est devenu discret dans sa sensibilité et se dissimule dans des histoires touffues et décalées mais je suis là, vivant, vibrant, à contempler peut-être moins le monde en retrait mais à le vivre davantage, avec le sentiment de le faire à portée de main.

Je me suis mis au travail après que mes sentiments et mes pensées se soient frayés leur chemin, petit à petit, vers le moment où je devrais mettre toutes mes énergies et convictions dans la balance; je suis arrivé à ce point et je mets en place les pierres de l'édifice, patiemment ...

Je viens seulement de découvrir ton mail sur mon ancienne boîte hotmail . et je te remercie de cette présence que tu me conserves; je regrette de paraître si peu présent en ce moment et si tu t'excuses de tes silences, je ne peux que t'assûrer que je les comprends d'autant mieux que les miens s'allongent aussi.

Mais je continue de veiller discrètement sur chacun dont j'ai fait la connaissance ici, parce qu'ils m'ont importé à un moment ou un autre et parce que chacun représente quelque chose dans ma vie actuelle. Ici j'ai ouvert une part de mon âme et chacun de ceux qui l'a partagé y a un peu élu domicile.

Je ne partirais pas avant longtemps et j'espère pouvoir accueillir encore quelques personnes parmi celles qui viendron tà l'avenir. D'ici là je vais et viens, selon les circonstances, selon mes envies ou même mes nostalgies et, dans tous les cas, je demeure bel et bien présent d'une manière ou d'une autre.

Merci de tes voeux de bonheur, je vais tâcher de ne pas les faire mentir :)

Et sache que si je ne suis pas toujours là pour discuter autant que je le voudrais sur msn, ma boîte mail (et même postale) donnera toujours un écho à tes mots : je répondrais toujours dans la semaine qui suit

Songe




 

 

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