Bonjour Newton,

C'est toujours un plaisir de trouver ta pensée en réponse à la mienne sur ces pages et je dois dire que cette question de la sincérité me taraude constamment. Je pense que tu évoques très justement la nécessité de convenir à l'interlocuteur : je pense que la sincérité est dépendante de ses conséquence plus ou moins heureuses et qu'il faut savoir la doser savamment d'une personne à l'autre sur une estimation très subjective de ce qu'on peut ou ne peut pas dire, ce qu'on doit ou ne doit pas dire. Avec cette prudence à l'esprit je crois qu'on peut s'éviter une attitude trop générale qui ne tiendrait pas compte de la singularité et finirait tôt ou tard par la heurter (selon qu'on lui confie trop ou pas assez). Pour certaines personnes je privilégie une sincérité qui, même si elle peut se révéler parfois un peu lourde, m'assure que cette personne à laquelle je tiens me connaît ou du moins a les outils pour le faire.

Tout appartient à la subjectivité et je crains qu'en ce domaine nous ne serons jamais à l'abri des méprises ...

C'est un art difficile que d'être toujours sincère . Dans le monde du travail par exemple, je crois que l'hypocrisie (à l'opposé extrême de la sincérité) est un mal nécessaire pour s'épargner soi-même. Je m'épargne les conflits en adoptant cette attitude, j'en ai bien conscience ! même si ma bonne conscience s'en trouve quelquefois rudement éprouvée. Dans les autres domaines, il faut s'efforcer d'être sincère et avoir l'aplomb nécessaire pour justifier nos opinions, nos sentiments. Dans les domaines de l'amitié et de l'amour, à mon humble avis, le silence n'est pas d'or dans la mesure où il fausse la base même des relations entretenues avec son entourage... maintenant, on peut aussi s'interroger sur cette phrase : Toute vérité n'est pas bonne à dire. Enfin c'est vraiment un dilemne qui peut effectivement nécessiter un introspection pour chacun d'entre nous pour tenter de savoir comment se comporter !

amicalement.

Mistigrise.

Bonjour Mistigrise,

C'est vrai que la sincérité n'est pas un réflexe que l'on apprend mais que notre environnement nous habitue bien davantage à l'hypocrisie protectrice. J'ai bien connu cette atmosphère du travail et je dois dire que je lui ai toujours opposé une attitude distante et laborieuse : dans le monde du travail je me débrouille pour être extérieur à toutes ces petites histoires qui se trament ici et là.

De façon générale je privilégie l'honnêteté et la sincérité ou à défaut le mensonge par omission mais je n'aime pas recourrir à l'hypocrisie ouverte; quand je le fais je m'en sens généralement très honteux et me triture l'esprit pour trouver un rachat de mon attitude qui me vaut parfois des situations humiliantes et même parfois ridicules.

Pour les proches je recourre rarement à l'hypocrisie d'autant que je mens très mal face à une personne chère donc je préfère la sincérité ou le mutisme mais là encore je m'interroge sur la valeur d'une sincérité qui blesse et je crois que la réponse réside dans la manière d'amener les choses : le compromis semble être d'enrober la sincérité dans le tact et la prévenance.

Merci de ton commentaire

Bien à toi et bon dimanche !

Songe

Etre sincère... être franc... Voilà quelque chose de très difficile dans ce monde ici bas où règne l'hypocrisie.... tout vérité n'est pas bonne à dire et malgré l'immense qualité d'honnêteté envers les autres dont nous faisons preuve cela finit par se retourner contre nous... Alors faut t'il pour autant devenir aussi hypocrite et mesquin qu'eux pour vivre et survivre dans de bonnes relations avec autrui?.....

Je te souhaite bien du courage dans tes réflexions petit Songe...

Bizoux

Bonjour Eurydice,

Je vois que dans le même temps où je répondais à mes commentaires tu es passée par ici et j'accueille ce nouveau commentaire avec plaisir, y répondant aussitôt dans la foulée des autres.

Il est vrai que l'hypocrisie semble être devenue un mode de communication à elle seule et qu'elle exclue la sincérité bien souvent; je pense, comme je l'ai répondu à Mistigrise, que tout est dans le compromis : privilégier la sincérité mais en l'amenant avec douceur (une forme de sincérité hypocrite si l'on veut mais qui a le mérite de dire l'essentiel mais avec tact et délicatesse). Je dois avouer que mes derniers aveux de sincérité ont eu un peu l'effet de pavés dans la mare et que j'en viens à réflêchir à une manière douce et plus délicate d'être honnête sans pour autant tomber dans le mutisme distant qui peut se révéler tout aussi blessant sinon plus que l'hypocrisie ou la sincérité brute.

Aujourd'hui je sais que j'ai encore des progrès à faire dans la sincérité : davantage de sincérité mais aussi apprendre à en user avec moins de maladresse.

Merci ce petit commentaire dominical chère Eurydice

Bises et bon dimanche

Songe

Il est étrange de voir combien tu as (comme pas mal d'entre nous...) cette autre personnalité qui te bouffe...cet autre toi...ce qui est plus surprenant encore c'est qu'il me semble que tu n'arrive pas à distinguer les deux ce qui fait que parfois tu ecris de superbes choses qui sont incroyables mais de l'autre coté tu te rend compte toi meme que tu es incapable ou difficilement capable de les appliquer (cf entre autre la fermeture de ton blog...) 

Il est vrai que mettre des mots en application c'est pas toujours facile, il faut etre un peu fou en fait...c'est peut etre ce qu'il te manque? oui un peu de folie pour mettre tou ca en branle et te sauver de tes propres méandres...peut etre faistu au final partie de ces gens assis devant le feu qui le contemplent alors qu'ils ont en eu une chose qui les detruit...ce silence...

Tes songes ne sont pas ta réalité, pas à 100% en tous cas...qui peut viser ce 100% a par les fous?...pas grand monde mais essaye d'y remedier de ton mieux...fais qu'existe autant que possible une adéquation entre le virtuel et le réel

Tu me disais, dans un de tes commentaires sur mon joueb que la vie n'etait pas toute noire ou toute rose mais qu'elle etait un ensemble...et qu'il fallait faire entre autre attention à ne pas mélanger l'irréel (pazuzu entre autres...) et le réel...mais cette experience m'a vraiment permis de mieux me conaitre....essaye de devenir fou deux sec...peut etre que cette contradiction anhilera tes autres contradictions qui me semblent de plus en plus flagrantes à mon regret car j'aimerai t'aider comme tu l'a fait...

Courage, life is just but a dream....

Keep on dreamin in your words and make them YOUR réality...

APL

J'ai mis un certain temps à répondre pour bien choisir le moment où j'aurais tout mon temps pour le faire attentivement.

J'ai le sentiment que tu me juges un peu au regard de toi-même parce que pour ma part je n'ai pas cette dualité de personnalité conflictuelle, du moins plus, je suis parvenu à vivre relativement bien les différentes facettes de moi-même et les doutes et tourments me viennent plutôt de l'extérieur; j'ai dépassé le temps où je ne savais que faire de mes contradictions, aujourd'hui j'ai réussi à instaurer un équilibre à l'intérieur de moi-même et s'il y a des remises en cause ce ne sont pas celles d'une part de moi-même par une autre mais celles de moi comme un tout, une synthèse de toutes mes contradictions. Je ne rencontre pas de contraintes excessives à l'application de mes résolutions venant de moi-même, comme c'était le cas il y a encore près d'un an de cela, Je suis parvenu à m'imposer une certaine discipline que je tiens pour l'essentiel. Et en ce qui concerne la fermeture et réouverture du joueb, elle a à chaque fois eu lieu suite à des interventions extérieures qui m'ont donné le sentiment d'un viol de mon monde intérieur et de mon intimité que j'ai par la suite rouvert à chaque fois par besoin de l'exprimer. Maintenant j'ai effectivement mes contradictions et je change d'avis bien promptement souvent mais pour l'essentiel je maintiens mon chemin et je m'y tiens avec détermination malgré les démotivations ponctuelles qui sont le lot de chacun je crois.

Je suis un peu fou par nature même si je le cache derrière une rationalité froide et lucide (je pense), et je crois en mes mots, j'en applique certains, j'espère en appliquer d'autres mais j'essaie de moins en moins de laisser ma parole dépasser mes actes parce que je me sens prétentieux et trop ambitieux au regard du bonheur simple auquel j'aspire au fond. Ma folie ce sont des passions vives qui m'enflamment dans un instant et me donnent l'envie de soulever des montagnes ou décrocher des étoiles mais j'ai assez de raison pour ne pas les laisser tout détruire comme elles seraient prêtes à le faire sur le moment; j'ai tout simplement appris une chose essentielle avec le temps : relativiser ma folie, lui donner des points d'ancrages inamovibles plutôt que de la laisser prendre ses aises à tout va et jouer du chamboule-tout avec ce(ux) qui m'importe(nt).

Je n'ai pas besoin d'aide, je me suis toujours aidé moi-même et je me considère comme heureux aujourd'hui, malgré les soucis, malgré les doutes, malgré les peines, malgré les fatigues et les colères qui font partie du lot de l'existence. Mes contradictions ne m'empêchent pas d'évoluer, de progresser, de changer et d'harmoniser au mieux ma nature à son environnement et ses relations même si les différences et les faiblesses inées font que le conflit est inévitable par moments (ne serait-ce que pour préserver une relative indépendance). J'ai mes coups de folie qui me font faire des choses que la raison désapprouve et condamne mais je n'ai pas besoin de l'exprimer virtuellement (encore que Songe soit une sorte de folie virtuelle puisque c'est l'expression de mes contradictions, de mes lubies comme tu le fais remarquer). Je n'aime pas la violence et je me fais violence autrement que tu choisis de le faire : en m'imposant une discipline, une cohérence, des compromis à mes convictions et à ma liberté de choix. Je sais que mes songes ne sont pas la réalité, ils sont UNE réalité, la mienne, celle au travers de laquelle je contemple le monde, tantôt rose, tantôt gris et tantôt noir, selon l'humeur, l'envie et les évènements. Songe c'est l'interprète de ma singularité mais ce n'est pas moi, c'est la part virtuelle de moi et qui sait pertinnement qu'elle n'a d'existence possible que dans cet espace et c'est pourquoi elle y est attachée. Après il y a tout ce que je rêve, ce que j'espère, ce que je projette dans mes mots et qui traduit mes rêves pour mon avenir dont je réaliserais certains et renoncerais aux autres pour leur substituer des nouveaux. Je suis un idéaliste avoué et je ne recherche pas la rationnalité, ni même le conformisme ou encore la compréhension à tous prix : je suis comme je suis et si ça ne me convient pas je change, si ça ne convient pas aux autres tant pis, je m'adapterais si ces autres m'importent, sinon c'est à eux de voir s'ils souhaitent s'adapter à moi ou non.

Enfin, et c'est là que j'ai souvent eu des surprises, c'est l'interprétation de mes textes qui prête souvent à confusion parce que je ne dis jamais ma vie à proprement parler, je ne la décris pas, je ne fais que suggérer, poser des doubles voir triples sens, jouer des métaphores pour laisser une lecture ambigüe à chacun. Pourquoi ? Parce que c'est une façon de ne donner les clés qu'à ceux qui me comprennent ou ceux qui sont concernés et sont seuls à le savoir en me lisant. Ainsi je soustrais ma vie aux préjugés et ne leur laisse que des hypothèses qui n'auront jamais assez de prise sur la réalité de ma vie pour parvenir à me blesser; les seuls qui y parviennent sont ceux qui, me connaissant, utilisent cette connaissance pour pointer du doigt mes faiblesses au regard de tous. Heureusement ceux-ci sont très rares et ma colère est souvent bien plus grande que la blessure, elle devient salvatrice en m'évitant la désillusion. Chacune de ces agressions me rend plus circonspect et je pense pouvoir affirmer que parmi les personnes qui me lisent ici seule une poignée dispose de toutes les clés pour avoir une lecture objective de tout ce que j'exprime, les autres n'ont qu'une image plus ou moins floue de moi qui comporte autant de vérité que de méprise et d'a prioris.

Je crois que la plus grande aide qu'on puisse m'offrir c'est d'être soi, spontanné, sincère, attentif et honnête, j'apprendrais le reste en écoutant, en observant et en partageant.

Je te souhaite toi-même de trouver des éclaircies dans les jalons de ta route et d'accéder à un équilibre intérieur qui t'offre un regard plus serein sur tous les horizons.

Bien à toi

Songe