La main à la pâte ...
Penser au singulier c'est facile, on peut bâtir des projets et les défaire à son gré, on est le roi de son royaume, le seul héritier de ses monuments ou de ses ruines, seul à contempler le faste ou le désastre et libre de s'y complaire dans un cas comme dans l'autre.
Mais tout à coup, quand il s'agit de penser au pluriel, tout devient plus sérieux et on ne peut plus s'illusionner inconséquemment, faire des châteaux de cartes et spéculer sur les probabilités qu'il tienne ou non jusqu'à s'amuser de cette excitante incertitude qui suspend chacun de nos jours à un souffle d'air.
Depuis quelques jours, je ressens l'impatience qui me titille, j'ai envie de me saisir de tout à pleines mains avec entrain et, devant l'ampleur de la tâche, je ne sais par où commencer l'ouvrage; je me retrouve avec ma pelle devant une montagne à déplacer ...
Quelques ébauches, quelques idées et essais qui prennent forme mais ça ne ressemble qu'à des préliminaires de préliminaires ...
Je n'ai plus même l'envie d'écrire qui m'obsédait auparavant, juste de mettre les mains à la pâte et malaxer jouissivement les ingrédients, voir la magie qui les marie entre eux et donne un corps au mouvement ...
Bon, mon impatience trop grande me rappelle à ma cuisine, je m'apesantirais plus longuement sur ces considérations une autre fois, d'autant que je m'étais promis de ne plus me livrer ici à de pesantes introspections :)