L'oubli de Bacchus ...
Le rêve s'arrête là où commence le vin ...
L'homme immédiat, dans ses vapeurs éthylées, se perçoit, le temps d'une parenthèse sociale, dans un grand huis clos humain, où sa vie vient dans la continuité de toutes les autres. Seulement, il en oublie les frontières, les barrières et, désinhibé par le fluide alcoolisé, il sombre dans la sensation de faire corps avec la masse sensuelle d'autrui. Grisé par ce sentiment étourdissant d'être partie dans la grande fratrie des humanoïdes communiquants, il se laisse dériver dans un monde sans rêves et empli de désirs charnels.
Lorsque son voile se déchire, cet homme-là découvre qu'il a bradé deux trois rêves contre quelques bribes de sociabilité, que son verbe serein s'est transfiguré en couperets amers, trop irréfléchis pour refletter le fond de ses pensées. Pourtant le verbe dit est irrémédiable et dans l'esprit d'autrui reste gravée cette négligence, ce mot de désillusion qui suffit à gommer cent nobles paroles.
Bacchus lui a rappelé qu'il est le maître facétieux des châteaux de cartes ...