Contes ...
(Savinoff)
Il était une fois ...
Je me souviens lorsque je tenais mon petit cousin sur mes genoux et que les autres étaient rassemblés autour, et que je commençais à conter ...
Je crois que conter est ce que je sais faire de mieux. Décrire ce qui git dans un coin de l'imagination de chacun mais ne s'y révèle que lorsqu'on pose délicatement quelques mots dessus comme si une clé venait ouvrir le portail oublié dans un coin de la demeure ...
Dans l'enfance on est curieux, on furrette, on pose le regard sur tout, on touche à tout et on ne peut manquer d'ouvrir le portail de l'imagination qui s'élève là, dans l'ombre de la conscience, et appelle à lui le curieux ...
Quand on est enfant on s'y aventure inconsciemment, on en ramène des souvenirs, des aventures que la raison relèguera plus tard dans la boîte des improbables avec le père noël et le lapin de pâques.
Chez moi la porte est toujours restée ouverte pour m'abriter quand dehors il faisait trop gris ou trop triste, et je me suis conté des histoires quand on n'écoutait plus les miennes.
Qui me croirait si je disais que quand l'air est doux, le soleil bas et les feuilles dorées avec la dernière averse qui s'y est déposée, je vois des châteaux sur des îlots ?
Sans doute qu'on sourira, on essayera d'y croire mais au fond on ne verra pas tant que je n'aurais pas décrit ce que je vois ...
Seulement alors les yeux se feront lointains, le visage détendu, l'air absent et un léger sourire pour souligner la vision qui apparaîtra alors ...
La magie de la suggestion, voilà mon trésor le plus précieux ...