Frilosité ...
(Siudmak)
"Les peuples n'ont jamais que le degré de liberté que leur audace conquiert sur la peur"
Stendhal
Il y a parfois des amers constats ...
Celui que tout un édifice repose sur une faiblesse individuelle, sur une base branlante de sentiments frileux est sans doute le plus amer qu'il m'a été donné de faire.
Tous ces visages morcellés qui se rattachent à la vie par leurs peines lancinantes, par un désespoir de circonstance, par des souffrances édifiées de toutes pièces.
Il fut un temps où vivre était un acte de courage chaque jour répété, où l'existence avait pour synonyme la survie en face des maladies, des rudeurs du climat, de la violence sociale ...
Je crois que j'ai perdu mon indulgence tout simplement ...
Plus vis à vis de moi-même que d'autrui sans doute mais je n'accepte tout simplement plus cet état de chose qui veut qu'on s'entretienne dans ses maux sans lutter, c'est un luxe qu'autorise la société actuelle; or je ne conçois pas de jouir de quelque luxe que ce soit quand je sais que ce dernier se fait toujours au détriment d'un tiers ...
Lorsque je me regarde dans le miroir je me demande comment cet homme-là que j'ai en face de moi a pu, après des années de solitude assumée, se laisser aller à une telle complaisance dans une souffrance superficielle. Je me demande comment il a osé flêchir alors qu'il sait très bien qu'il peut se tenir droit malgré les incertitudes de l'existence.
Je connais la réponse : tromper la solitude avec la condescendance d'autrui; j'en suis honteux et particulièrement furieux envers moi-même de m'être ainsi aveuglé.
Une parenthèse pour me rappeler à l'ordre à l'avenir ...