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Nina : Juste de passage pour te souhaiter un joyeux anniversaire ...Ça fait plus d'un an que je lis tes écrits, sans laisser de traces ^_^.... Georges Brassens avait raison, "ce qu'il faut de malheur pour écrire la moindre chanson" ! Si le chagrin est toujours trop envahissant, au moins il permet chez certains une belle créativité !!! Je te souhaite de ne pas avoir envie d'écrire trop souvent, sauf si c'est pour nous offrir des élans de joie !!! Si je t'encourage à écrire, jamais je ne souhaiterais que tu sois triste pour arriver à écrire de bien belles choses .
Songe : La plupart du temps les beaux moments se vivent et les tristes s'écrivent, c'est ce qui fait soit regretter l'écriture soit jalouser la vie dans les entre-deux, quand l'intensité n'est là ni pour se vivre pleinement ni pour apporter suffisamment d'inspiration. Mais heureusement il y a le souvenir et le ressenti pour ressusciter les peines et les joies et s'en imprégner suffisamment pour qu'il y ait de l'encre à l'encrier :) Merci d'avoir mis un peu d'encre ce soir dans le mien, ça m'a donné envie de me souvenir que j'aime écrire :)
Youssouf : Bonsoir, Songe. Pardonne moi de t'avoir agressé stupidement il y a 16 ans. J'étais très con.
Songe : Il n'u a rien à pardonner, sinon à toi-même :) nous ne sommes pas ce que nous fûmes mais nous pouvons être ce que nous aimerions devenir ...
babao : coucou d'il y a très longtemps, j'espère que tu vas bien.

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Au bord des Continents

Mon père est malade ...
Mon père est malade ...

Il a un cancer des os, un myélome, ce qui théoriquement laisse bien peu d'années à vivre, bien peu par rapport à toutes celles qui manqueront ensuite et laisseront leur vide dans ma vie.

Mais je refuse les fatalités, je les prend par le collet, je les plaque au mur et je les regarde bien en face en leur disant : "tu n'es pas près de gagner, il faudra me passer dessus avant". Je refuse les fatalités parce que le monde en est une vaste chapelle, une cathédrale d'illusions qui se perdent et de renonciations craintives. Je crains parfois la vie mais jamais la mort, j'appréhende la douleur mais pas la maladie et son amante la médecine, la souvent mal fagotée et mal embouchée, sans tact ni grâce, froide et chirurgicale.

J'ai une rage de vie terrible qui brûle en moi et s'attise à l'injustice sociale et l'injustesse naturelle. S'il fallait chercher des remèdes aux cimes des montagnes, je crois que je finirais sur les dents plutôt que de renoncer, si j'ai le moindre espoir d'y parvenir qui subsiste.

Mon père ne mange pas, mon père ne boit presque pas, mon père ne tient plus debout, trop nauséeux pour naviguer, trop solide pour sombrer pour autant. Son prénom c'est Pierre, comme le roc, pas le marbre et ses veinures prétentieuses, pas le grès trop poreux, mais le granit, le dur, qui s'érode tout doucement, borné et inamovible sur ses positions, profondément ancrées en terre. Il veut être debout alors il rase les murs, il veut pas être à l'hôpital alors il s'en enfuie presque, il refuse la morphine alors il souffre avant qu'on finisse par la lui imposer. Il peste à tous vents, contre tout et tous, noie ma mère sous ses orages en rafale. C'est tout lui, la fierté obstinée de l'homme qui pleure et tempête à la fois, qui pleure sa vie devenue bien ingrate après tous les efforts pour lui donner des allures de construction heureuse, mais qui tempête parce qu'il y a forcément une solution ou des coupables.

Il est mathématicien de métier et d'âme, il sait sans doute l'équation fatale qui le guette, c'est pour ça qu'il fond en larmes à chaque heure qui le dissimule au regard, mais c'est aussi pour ça qu'il ne laisse rien lui échapper : il veut tout maîtriser comme il l'a toujours fait, même si ça doit lui coûter la vie de ne pas se confier à autre chose qu'à son intuition et sa vision bien établie d'un monde angulaire.

Moi je suis un peu comme lui, un roc mais un roc qui s'adapte aux saisons, à mi-chemin entre ma mère-passion et mon père-raison. Moi je mange les émotions, je les digère, je les dévore en moi pour en nourrir mes fourneaux, je suis un passionné de la vie qui accepte la mort mais refuse que la vie lui cède le pas sans une lutte épique, sans un une dernière estocade. Je suis une espèce d'idéaliste qui croit encore à la fin magistrale, à la révérence, à la cape et l'épée. Tout est lutte en moi : lutte entre mes deux contraires génitaux, lutte pour la vie, la mienne et les autres, lutte pour tout ce qui me semble revêtir une valeur digne d'ardeur combattive.

Les années ont émoussé ma naïveté mais pas ma fureur, ma revanche est là, entière et ardente, puissante. Mon père est malade mais je ne le regarderai pas disparaître sous les plis morbides des draps de nos hôpitaux-mouroirs, ligoté à ses perfusions, le regard perdu entre une télé et un mur jaune, dans une chambre désespérément dénuée de vie, de beauté et de fantaisie. J'ai une conception plus haute, plus noble de ce que doit être la vie et l'écrin qui accueille sa fin.

En écrivant ça je suis furieux contre tous ceux qui acceptent de laisser les leurs s'éteindre dans des cubes de béton saturés de stress, d'odeurs chimiques, de mort et de maladie. Je suis furieux contre tous ceux qui laissent s'édifier un monde où plus personne n'a le temps de s'occuper de personne, où tout est sous le règne de l'émotionnite : un jour on condolée, on accourt, on plaint, on pleure, on s'affole puis le lendemain il n'y a plus personne sur le seuil, juste la mort qui sourit à l'évocation de son avenir doré dans une société qui se névrose par peur de s'affronter une bonne fois pour toute. S'affronter yeux dans les yeux pour se dire les vérités qui font mal mais qui nettoient l'hypocrisie à grandes eaux. J'en ai marre des sempiternelles ronds de jambe de ceux qui ne s'avouent jamais rien mais jugent à tout bout de champ, ceux qui veulent toujours qu'on soit là mais qui ne sont jamais là, ceux qui crient avec les loups et construisent un monde affreusement solitaire et cruel, égoïste et dur.

Aujourd'hui mon père est malade, la société est malade et moi je cherche des remèdes avec ou sans les autres, parce que j'ai arrêté de croire qu'il fallait les attendre ou les devancer, simplement être soi-même, faire par soi-même et s'y adjoigne qui y croit et y voit aussi son issue, son nerf vital.

Babao tu avais raison, je me suis endurci mais pas en perdant mes illusions : elles sont là avec l'amour, l'espoir, la détermination, la beauté et tout ce qui m'anime quand je me sens un peu funambule au-dessus du vide ...


Prose de Songe, le Mardi 5 Janvier 2010, 00:34 dans la rubrique "Journal fragmentaire ...".

Commentaires :

stupidchick
05-01-10 à 01:20

tu mets des mots sur une fatalité qui résonne encore en moi.

Et la colère.

Je crois que je reviendrai relire et relire ce texte.

Courage.


 
Songe
11-01-10 à 14:29
Merci beaucoup de ta lecture et de tes encouragements !



 
Eva
05-01-10 à 09:52
Il s'appelait Pierre aussi. Il fut vaillant. Courage sur cette route.

 
Songe
11-01-10 à 14:31
Merci de ton encouragement Eva, je sais qu'il est vécu et ressenti. J'espère que tu vas bien et que tout se passe bien pour toi.


 

 
Vendredi
05-01-10 à 10:22
Je t'embrasse, mon Âme mie.

 
Songe
11-01-10 à 14:31
Merci de ta présence et toutes mes pensées pour le concert de ce soir !
 

 
Vendredi
12-01-10 à 10:14
J'ai pensé à toi, hier soir : les Drunksouls ont été parfaits, et je suis sûre que tu aurais aimé écouter Grand Corps Malade et les observations humanistes d'Hugues Aufray. :-)
J'ai découvert Les Cochons de l'Espace, de supers musiciens de rocks aux reprises parfaites, avec un ton très décalé.

 
Addy
05-01-10 à 10:35
J'aurais préféré écrire autre chose, alors, sur la carte de voeux que je viens de t'envoyer...

J'ai adoré te lire.
C'est curieux de dire ça, dans ce contexte.

A bientôt, et bravo pour ton courage et tes idées !

 
Songe
11-01-10 à 14:33
Merci Addy pour ta jolie carte, tes gentils mots et tes encouragements, ça me fait vraiment plaisir, j'espère que vous allez bien tous les trois (quatre avec votre hôte féline).




 
brigetjones30
05-01-10 à 16:38

Une écriture incroyablement forte et ou ton âme s’exprime. Bouleversante de justesse, de lucidité, vérité de ce qui se passe dans notre monde ! Tu pourrais être mon fils J. car j’ai l’âge perhaps de ton père. J’ai perdu une amie de cette maladie en 6 mois. Entourée des siens, soigné à la maison, elle nous a dit qu’elle souhaitait une crémation dans la gaieté et de la joie, en couleur et dispersion de ses cendres sur les cimes, une petite montagne.

J’étais une des seuls à respecter son choix, une des seuls en haut de la montagne.

Car l’homme a peur de la mort, beaucoup ne savent comment réagir quand cela arrive « aux, chez les autres »…

Alors je te dis ceci : Ton père vit en toi et vivra dans ta descendance…

Je t’embrasse

Bri

 

Ps : "La mort n'est rien. Notre vie n'est pas coupée, mais délivrée seulement de la chair. Les apparences redoutables dans bien des fins de vies, quel que soit l'âge, ne sont que des apparences. La transformation se fait ailleurs et le vrai moi se dégage de son linceul de chair.

Sans doute ces idées resurgissent après une journée où mon âge s'est fait sentir. Je n'écoutais guère ce qui se disait autour de moi, j'étais enfermé dans cet isoloir qui est soi-même quand le monde extérieur semble factice." (Julien Green) 


 
Songe
11-01-10 à 14:46
Merci pour ton commentaire amical Briget, c'est gentil d'avoir laissé quelques mots d'encouragement.


 
BarJaC
05-01-10 à 18:09
Courage, mon vieux Songe. Ce n'est que le début d'une longue bataille ; ni la première, ni la dernière, mais peut-être bien la plus dure. Restez confiants et optimistes : le corps humain est un incroyable combattant, mais il n'est rien sans un esprit positif et déterminé. Tu sauras transmettre ta détermination à ton père souffrant, être le roc sur lequel il pourra se reposer dans les moments les plus difficiles. Je n'en ai aucun doute.

Un vieil ami.

 
Songe
11-01-10 à 15:10
Merci cher Barjac,

C'est toujours un plaisir et souvent un réconfort de lire quelques mots de toi ici lorsque j'exprime des choses qui me touchent et me tiennent à cœur. Je te remercie de tes encouragements et j'espère moi-même que cette nouvelle année annonce de bonnes choses pour toi.



 
aphone
06-01-10 à 19:06
Tu n'écris pas souvent, mais quand tu écris c'est avec tout ton coeur, toute ton âme. Ce texte est magnifique, et j'ai beau le lire plusieurs fois, il me rend toujours aussi triste et me prend quelques larmes. Je suis contente que tu aies écrit, l'écriture souvent libère, les mots sont posés, on y voit plus clair, le brouillard se dissipe et l'on peut continuer son chemin. Non ça ne te rendra pas moins malheureux, mais je pense que ça t'aide, et je t'encourage à écrire encore, dès que tu te sens trop assailli ou trop perdu, même si tu ne publies pas, simplement pour toi. Ou pour reccueillir des mots-amis comme aujourd'hui.

C'est la façon dont tu décris ton père qui est magnifique aussi. Et en te lisant j'arrive presque parfaitement à ressentir ce que tu ressens, c'est sans doute ça qui me rend si triste, cher Songe. Quand mon grand-mère m'a quitté tu te souviens, j'avais écrit un texte, tu m'as dit qu'il fallait que je le mette dans sa poche avant l'enterrement. Peut-être que tu devrais faire lire ce texte à ton père, ou seulement ta mère, ton frère. Car il est vraiment beau ... Même avec une chose aussi ignoble que le cancer, toi, tu arrives à créer du beau, du poétique, du doux, de l'amour. Offre-leur.  

Courage Songe, tes projets sont vraiment admirables...
Tu sais que je ne suis jamais trop loin si tu en as besoin.

 
Songe
15-01-10 à 09:34
Oui l'écriture libère, elle remet en place les choses, redétermine leur valeur. Pour moi écrire c'est comme parler, c'est dire ce que je ressens comme je le ressens, bien mieux qu'avec la parole je crois. J'aime ressentir les mots à tel point qu'ils se bousculent sur le clavier, ce sont des instants de vérité que j'ai de plus en plus de mal à trouver dans le flot ininterrompu des instants de vie. Alors pour moi c'est précieux quand je peux accoucher de quelques pensées ici ...

Je te remercie pour tes mots attentionnés auxquels j'ai mis un peu plus de temps que les autres à répondre parce que j'avais besoin du moment et du contexte pour y répondre. Le matin je trouve parfois ce moment au travail, c'est un moment où la nuit s'attarde et le silence règne, ça ne dure pas longtemps mais c'est un moment privilégié.

Pour moi c'est vital l'ambiance des mots, parce que c'est saisir dans l'injustesse de la vie une esthétique suffisante pour lui restituer du sens et un peu de noblesse. Sinon la vie ne serait qu'un enchaînement de faits et gestes sans relief. La banalité m'effraie, surtout celle du mal, de la douleur et de la peur, alors j'essaie de conserver mal, douleur et souffrance mais de leur ôter cette banalité qui les défigure et me blesse.

Je me souviens du texte très émouvant que tu avais écrit pour ton grand-père, et je crois que j'aurais vraiment eu plaisir à faire sa connaissance. Je vais essayer de trouver un moyen de parler à mon père quand je pourrais, parce que je ne veux pas qu'il occulte sa maladie, sinon il ne nous aide pas à l'affronter avec lui. Merci de ton conseil.

Prends soin de toi et merci pour ton commentaire qui m'a fait vraiment plaisir


 
lelionceau
07-01-10 à 22:24
Je reste abasourdie par cette horrible nouvelle et suis de tout coeur avec toi....

 
Songe
27-01-10 à 09:16
Merci Artur, c'est gentil d'avoir laissé quelques mots

 
Un quidam
17-02-10 à 01:55
Il est un jour ou j'avais besoin de soutien, et j'eu droit à ça:

Rassure toi, je ne suis pas un marrant. Moi non plus. Tes états d’âme de Victime du monde moderne ne me font plus rire. Chacun porte sa croix. Certains en Silence, d’autres comme toi.

 

Mais, comme on dit : « rater sa Vie c’est accéder à la poésie sans le support du talent ». Alors publie ce billet sur ton blog. S’il te plait. Je n’oserais te priver de la Joie de te lamenter du sort des hommes et de leur méchanceté.


J'ai répondu ça, des années plus tard, ce soir:

 

Il est des mots, et il en est d’autres. Chaque mot sorti de son contexte ne veut plus rien dire et une citation ne reste qu’une citation lorsqu’elle se retrouve seule. Chacun la rattache à ses propres valeurs, son propre vécu. Derrière cette vérité prétentieuse ne se cache en fait qu’une réflexion subjective, et c’est là une arme bien facile à utiliser à l’encontre d’âmes trop sensibles, ou trop ignares, qui n’ont pas de recul suffisant pour les analyser, les comprendre, les rejeter et éventuellement les accepter, si besoin est.

 

Il est donc une citation. Un contexte, une justification à son usage. La citation est un contexte à elle toute seule, et elle ne sera jamais rien d’autre que cela. C’est une gifle, une guillotine qui coupe, tranche, juge, prône une conne vérité, celle d’un être humain, d’un ressenti, d’une histoire. Et qu’est la philosophie seule lorsqu’elle ne s’oppose pas à une autre philosophie ? Rien, car toute réflexion a besoin d’une réponse pour s’élever, s’affiner, exister, mourir pour renaître plus forte, plus juste. Les citations, réflexions, procèdent de ce même état de fait. Et ces lignes, bien sûr, sont tout aussi ridicules que la citation unique, balancée comme une vérité absolue, incomprise et donc inutile.

 

Il est donc une vie. Un ressenti, une expression, une subjective objectivité qui par son expression même n’attend qu’un retour immédiat. C’est comme une naissance, un enfant qui attendrait les bras de sa mère alors que la tristesse le prend. C’est comme un abandon, pour prendre le contrepied, qu’est une vie abandonnée, sans réponse sinon qu’un grand vide de raison qui ne sert donc objectivement à rien ni personne ? La folie n’est que l’intelligence refusée, refoulée, moquée, critiquée et donc la citation solitaire, la pensée unique, bref, l’inexistence.

 

Il est donc un besoin. Celui d’échanger, d’apprendre, de se confronter dans le bien et dans le mal, le jugement dernier n’étant réserver à aucun d’entre nous, pauvres êtres humains tous inconsciemment égaux que nous sommes. Tout nait dans la réciprocité, l’attention, et l’amour, qu’est-ce sinon qu’une rose offert à une personne ? La rose pouvant ici également représenter tous les éléments de notre vie : la sincérité, le partage, la colère… Tout est amour dans l’échange, car qu’est l’amour sinon que l’attente de l’autre ? De sa réponse ? N’est pas amour ce qui se limite à soi, égoïsme, étroitesse d’esprit. Bien évidemment, le chat se mord la queue, ces propos n’ayant aucun sens si je les imposais. Je te les propose.

 

Il est donc l’autre. Celui qui est en face de nous, celui qui devrait être cet autre moi, avec ces principes de base et ces idéaux superbes. Pourtant, dès que l’autre se braque, dès qu’il juge, se met en colère, tempête est étroit d’esprit, on renverse la vapeur et on devient lui. On le juge, le catégorifie. Et l’échange initialement nécessaire est définitivement rompu.

 

 

Il est des mots. Ceux exprimant un besoin, une tristesse, un ras-le-bol, une solitude, un désarroi, une attente, ue envie. Expression subjective d’une âme humaine en attente. Le tout se trouve balayé en quelques mots lapidaires, et en un jugement trop vite rédigé. Le tout se trouve détruit par une apparence, et en même temps par le refus inconscient de l’autre d’accepter, de chercher à comprendre, d’aider. Car ici commence la vie. Et ici meurt l’abandon.

 

Heureusement que pour certains, l’expression de sentiments de nature humaine ne justifie pas systématiquement une exécution en ces mots « tes états d’âmes de victime du monde moderne » et que la compréhension, par moment trop rares, reste l’unique règle. Des millions de films à l’eau de rose, des milliers d’albums tristes à en mourir, de vies en live suicidées en sont les témoins.

 

Il est des mots, et il en est d’autres. Il est donc une citation. Il est donc une vie. Il est donc un besoin. Il est donc l’autre. Il est sur cette terre, un être humain en quête perpétuelle de compréhension de soi et des autres. Est-ce un mal que de renier par l’échange ce qui ne nous correspond pas ? Faut-il de suite juger, jauger, faire vivre l’abandon et valoriser l’enfant mort-né inutile à des parents ne l’ayant au final jamais vraiment souhaité ?

 

Il est des mots. Chaque mot, chaque citation a son importance. Balancée dans le vide, elle n’a aucun sens, c’est comme un abandon… Le chat se retourne et pose sa patte sur un bout de papier…

 

Quand nous sommes à mille lieues de la poésie, nous y participons encore par ce besoin subit de hurler, - dernier stade du lyrisme.

 

Cioran l’avait donc bien compris… Et… Toi ?


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Le partage est tout ce qui nous retiens à l'autre et à ce monde...

Sans ça, on est Rien.



 
Lain
24-01-10 à 01:10
 
Songe
27-01-10 à 09:15
Merci pour tes pensées, j'espère que tu vas bien :)


 
LaTitedhelfairy
28-01-10 à 21:34

Un sourire sincèrement vêtu de soutien...



 
Songe
17-02-10 à 09:42
Merci pour ce joli sourire qui réchauffe chère elfe des cîmes :) 

 
blue dragonfly
10-02-10 à 16:33

Des pensées pour toi en ces moments difficiles.
Des bisous, aussi.


 
Songe
17-02-10 à 10:01
Merci de cette délicate pensée, elle m'a vraiment fait plaisir.

Une pensée pour toi aussi, au coeur de cet hiver un peu froid :)


 
Linda
25-03-10 à 12:11
Salut Songe

Ca fait un petit moment que je n'étais pas venue, et je suis tombée sur ton billet qui m'a touchée, alors je tenais à te faire un coucou pour te dire d'être courageux (tu l'es dejà) et que mes pensées t'accompagnent

Linda
Ex alesia, megalomania

 

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