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Nina : Juste de passage pour te souhaiter un joyeux anniversaire ...Ça fait plus d'un an que je lis tes écrits, sans laisser de traces ^_^.... Georges Brassens avait raison, "ce qu'il faut de malheur pour écrire la moindre chanson" ! Si le chagrin est toujours trop envahissant, au moins il permet chez certains une belle créativité !!! Je te souhaite de ne pas avoir envie d'écrire trop souvent, sauf si c'est pour nous offrir des élans de joie !!! Si je t'encourage à écrire, jamais je ne souhaiterais que tu sois triste pour arriver à écrire de bien belles choses .
Songe : La plupart du temps les beaux moments se vivent et les tristes s'écrivent, c'est ce qui fait soit regretter l'écriture soit jalouser la vie dans les entre-deux, quand l'intensité n'est là ni pour se vivre pleinement ni pour apporter suffisamment d'inspiration. Mais heureusement il y a le souvenir et le ressenti pour ressusciter les peines et les joies et s'en imprégner suffisamment pour qu'il y ait de l'encre à l'encrier :) Merci d'avoir mis un peu d'encre ce soir dans le mien, ça m'a donné envie de me souvenir que j'aime écrire :) Youssouf : Bonsoir, Songe. Pardonne moi de t'avoir agressé stupidement il y a 16 ans. J'étais très con. Songe : Il n'u a rien à pardonner, sinon à toi-même :) nous ne sommes pas ce que nous fûmes mais nous pouvons être ce que nous aimerions devenir ... babao : coucou d'il y a très longtemps, j'espère que tu vas bien. Réagir :
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Orwell en 2012 ...
Chroniques de l'underground - 1
Paris, 1er janvier 2012, petite ceinture, 23h30
Littlebrother jette un coup d'oeil à gauche puis à droite du boulevard, rien à l'horizon : le couvre-feu a évidé les rues de la capitale. Seules les sillonnent les voitures de flics lancées à toute blinde sur les grandes artères désertes. Le ciel est brun-sang qui coagule, ses étoiles se sont noyées dans les phares innombrables que la cité darde vers la voute céleste. Bientôt c'est la lune elle-même qui cèdera sa place aux immenses néons qui dominent les toits d'immeubles et aux hordes de panneaux lumineux qui hérissent le paysage urbain. Littlebrother marque un arrêt devant un grand mur blanc, il sort sa bombe et appose sa patte au néant : "Rêve-veille toi, on met des barreaux aux étoiles !". Les lumières d'un gyrophare se reflètent soudain sur le mur, les bleus étaient en planque; ils savent que y'en a qui passent par ici. La portière claque, puis la voix du flic en écho "- Mains contre le mur, jambes écartées, jetez votre bombe !" LittleB lâche la bombe, puis il avise le bout de ferraille qui sort du mur : ça va le faire, ça devrait passer. Un bond, le pied sur le bout de ferraille, les deux mains qui accrochent le haut du mur. Traction. Un tir derrière. Raté, le taser a loupé son coup. LittleB passe le mur et atterrit dans un tas de ronce. En face la pente, puis les arbres : avec un peu de chance ils auront pas le temps de sortir le canon à son. Le pantalon se déchire, la peau avec, ça glisse, ça chute, ça merde, les mains s'arrachent aussi; spot devant, faut virer à droite. Ca y est, ils ont sorti le canon, ça siffle sur le toit de leur carlingue, plus qu'une minute et ça va cracher sur la butte. C'est bon, un taillis bien touffu masque la rue, on peut ramper derrière. C'est parti, ils ont lancé la musique, ça va swinguer ! D'abord c'est le cœur qui saute jusqu'aux lèvres, après les entrailles vont suivre et la caboche va se mettre de la partie et résonner comme un gong. Les taillis mangent le son de justesse avant que ça devienne le mal de mer en pire. Ca va pas du tout, ça tourne du diable, l'estomac se prend pour un tourniquet. Plus que cinq mètres jusqu'au haut de la butte ! Le spot balaye, et deux bleus ont décidé de se faire le mur, ça sent le roussis. "- Flic, porc, retourne à ta mort !" Du haut de la butte ça fuse des cailloux, les deux bleus grincent des dents et donnent de la voix. "- Le canon vers la voie ! Il y en a d'autres là-haut !" Les bleus refluent, la Ceinture c'est pas leur domaine, c'est l'underground, la résistance qui domine encore ici. Une fronde bien ajustée et le canon devient aphone, un autre renverse un des bleus à cheval sur le mur. C'est la débâcle pour eux. Les bleus remontent en vrac dans leur panier, direction la ligne de fuite. Dans une heure ils reviendront avec l'armada, ils poseront des barbelés, des caméras, des détecteurs, histoire de boucher un peu plus l'horizon de la liberté. Mais on cisaillera les barbelés, décrochera les caméras, dérobera les détecteurs et l'horizon sera à nouveau dégagé jusqu'à la semaine prochaine. C'est la guerre du mètre carré, la liberté au cm. C'est symbolique mais c'est ça qui fait le mythe, l'essentiel c'est que l'underground existe dans l'esprit de ceux qui longent les murs la tête baissée. Un tag qui dure un jour, c'est la liberté d'expression qui gagne un sursis précieux. Après, ça s'appelle l'avenir, c'est pas rose mais ça le sera encore moins dans chaque cm de perdu ... LittleB convulse, il vomit jusqu'à la bile, la tête dans l'enclume. Il faut le porter. Heureusement que des gars de la Ceinture passaient par là. Sans les patrouilles, ça ferait longtemps que la vieille voie ferrée serait plus qu'un souvenir. Il resterait plus que les catacombes et la portion de ceinture qui court de Montsouris à Nation. Là-bas les tunnels sont à l'abri sous les milliers de tonnes de béton des HLM en surface. On a remonté les caméras et les détecteurs, fortifié les vieilles gares, et les gars ont un vrai arsenal de coktails, de grenades lacrymo prélevées sur les stocks de la maréchaussée, de fusées de détresse, de caillasse; d'hargne aussi parce qu'il en faut. Et puis les quartiers autour ont perdu pas mal avec la seconde crise, quand on a fait croire aux gens que la récession de 2009 c'était du passé, qu'on pouvait recommencer à consommer. La vérité c'est que les bourses sont parties en spirale, que les multinationales se sont fait un grand plongeon avec les banques et que c'est des milliers de familles qui ont plus pu rembourser le home cinéma. Depuis il fait pas bon parler loi et économie dans les cités. Sur le long de la ceinture l'underground a fait des émules quand on a parlé autoréduction : les quartiers ont pas tardé à faire l'impasse sur les factures d'eau, d'électricité et les loyers. On a bien tenté d'envoyer des huissiers avec escorte mais le convoi a pris la direction de la Salpêtrière. Depuis ils insistent plus trop, on attend de pouvoir carsheriser comme disait l'autre. Mais bon, le gouvernement est pas encore prêt à envisager les pogroms, ils ont pas encore fini le maillage sécuritaire pour pouvoir assumer ça sans trop de casse, à la chinoise. Sur le net c'est INDECT, le programme de recherche européen qui coupe, recoupe et découpe le net pour traquer chaque once de sédition. C'est des milliers de gens qu'on a mis sous surveillance téléphonique et en filature avec ça. La présomption de culpabilité ça commence avec un clic sur un site anar maintenant. Ça récessionne dans l'économie mais pas du côté des budgets de l'Intérieur : on s'endette auprès de Big Brother et ses copains qui arment les robocops. Maintenant c'est plus des uniformes qui "gardent la paix", c'est des bêtes de combat harnachées de pied en cap pour la guerre du quotidien. La sacro-saint Ordre érige la paranoïa en religion, la terreur en prêche et la violence physique et morale en principe salvateur. Prenez garde, la nouvelle Inquisition vit sa genèse, lit-on, dans les regards de ceux qui font pas semblant que rien ne se passe. La résistance c'est l'underground, le réseau des réseaux, la convergence des luttes post-modernes, l'addition de milliers de savoirs en Europe pour construire un contre-pouvoir. C'est l'ébéniste, le serrurier, la comptable, le jardinier, le cuisinier, le maçon, le prof, la dessinatrice, la DRH, l'informaticien, le bidouilleur, le marginal , le dégourdi, le motivé, l'anar, le rouge, le vert, tous ceux qui a un moment donné on rencontré leur limite dans la conscience de ce système et ont franchi la ligne de non-retour, la frontière de la résistance. Et tout ça additionné ça fait des foyers brulants, des étoiles qui renaissent dans la nuit de l'autoritarisme galopant. On crée, on imagine, on rit, on vit, on construit des lieux de combat, de rencontre, d'échange et de vie, hétéroclites et fourmillants d'activisme. La loi du 15 août 2010 a sonné le glas des squats : on a vu des cohortes envahir les rues, répandre sang et larmes dans les quartiers à renfort de lacrymos et de menottes. Un par un ils ont vidé les coeurs de vie des quartiers, ces points névralgiques qui raccommodaient le tissu social en abolissant les barrières entre les gens, en s'ouvrant au tout-venant. Squats d'artistes, squats d'habitation pour ceux qui ne suivaient plus les loyers, squats de rencontres politiques, critiques, culturelles. Murs de parpaings, fenêtres muettes, lumières atones et silence béants, c'est ça qu'il en est resté, comme des plaies sur façades et dans les cœurs des voisins qui avaient pris l'habitude de s'intéresser, s'amuser et apprécier finalement ce voisinage attentatoire à la monotonie et au conformisme. Aujourd'hui la vie est en sourdine, clandestine, toujours là mais dissimulée dans la trame de l'underground. Les couleurs se transmettent de bouche à oreille, sous le manteau, comme une épidémie de fantaisie et de révolte qui gagne en sous-sol. Parfois un attentat artistique ou politique fissure l'apparente uniformité qu'ordre, urbanisme, convenances et éducation tartinent sur les couches sociales confinées, frustrées et majoritairement malheureuses, mais néanmoins auto-convaincues qu'argent et confort sont bonheur. Le mois dernier c'étaient les annonces des Grands Magasins qu'on parasitait avec des lectures d'Orwell. Il y a une semaine c'était V comme Vandetta qu'on projetait du haut d'un immeuble sur la façade bâchée de Mercedes, en reconstruction sur les Champs. Hier c'était un faux taxi qui emmenait en balade dans les cités le ministre du logement. Mais face à l'outrage, nombre de consciences se ferment, bouleversées dans leur aspiration au calme, à la paix qu'elles pensent devoir récompenser une vie laborieuse. Elles veulent croire que l'ordre est la solution à cette aspiration, que les dirigeants sont malhonnêtes mais que le système qui pourvoit à leur confort ne peut pas être si mauvais, que ceux qui n'en bénéficient pas ont sans doute fait preuve de mauvaise volonté. Rassurées par cet algorithme simpliste, elles construisent alors une aversion profonde à l'encontre l'importun, celui qui vient troubler le tableau avec son tag, la composition avec son raffut et la surface lissée du quotidien avec ses remous. Restent aussi les racines profondes d'une éducation à l'obéissance, à la confiance aveugle envers l'autorité : l'homme élu, certifié, agréé ne peut être parjure sinon il ne serait pas maintenu en place ... n'est-ce-pas ? La pente est glissante, on se rattrape vite : de toutes façons, on ne peut pas prendre la liberté tout seul de s'exprimer sur un mur, de violenter la foule comme ça, c'est du terrorisme. Verdict, sentence, condamnation collective : la masse silencieuse a tranché, l'ordre peut sévir impunément et la justice s'injustifier. Littlebrother c'est lui qui a programmé le système d'évaluation de rentabilité de chaque employé dont il a été finalement la victime un an plus tard dans son entreprise. Il pensait bien faire, que c'était normal qu'on prime le travail bien fait par des gens consciencieux. Les critères c'étaient ceux de la pointeuse, des heures sup., de la participation aux colloques, de la quantité de travaux finis ramenés à une durée étalon; Sauf que finalement ça voulait rien dire : il bossait plus chez lui qu'au boulot, il devait laisser pas mal de projets en plan parce que son domaine c'est plus de l'expérimental que du productif, et puis à veiller tard pour le boulot, on a du mal à arriver à l'heure le matin. Résultat : remercié, pas compétitif le LittleBrother. Alors il s'est tiré en hackant son système et il a rejoint l'underground, comme ça, du jour au lendemain, éveillé d'un long rêve d'autopersuasion collective. En souvenir de son grand-oeuvre qui a fait sauter pas mal d'employés, il a gardé son surnom dans l'underground, histoire de toujours se souvenir que le pire ennemi de la liberté c'est l'aveuglement, l'oubli de soi et l'objectivisation des autres. Ce soir LittleB est mal, très mal mais il sourit intérieurement parce qu'il a des vrais amis, et que l'underground c'est sa grande famille, sans confort mais avec beaucoup de chaleur et de sincérité. Ça valait le coup, ça valait vraiment le coup oui ... Prose de Songe, le Dimanche 22 Novembre 2009, 16:05 dans la rubrique "Il était une fois ...".
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