Vertige ...
(R. Herczog)
Cette écrasante immensité aux dédales infiniment tortueux a quelque chose de vertigineux ...
Je ressens comme une angoisse de ce gouffre, de cette faille qui plonge vers le haut comme vers le bas, où l'on ne sait plus très bien vers où se situe le haut ou le bas, d'où provient la lumière et où se tapit l'ombre.
C'est comme un souffle au coeur, un noeud dans la gorge, une étrange et lourde intuition ...
Je pense aux romans de lovercraft où l'innommable est tapi dans les plus obscurs retranchement de l'âme humaine depuis des ères pour revenir la hanter et la torturer dans ses nuits agitées ...
Quand je contemple en moi-même je perçois un abîme que je m'abstiens de trop contempler, malgré qu'il vienne me harceler lorsque le regard s'attarde en-dedans. Ces derniers temps ma vision se vrille souvent sur cet horizon ...
C'est une désagréable expérience de se regarder en face, jusque là où gît la vérité la plus profonde, celle qu'on ne s'avoue pas mais qui s'agrippe aux certitudes comme une sangsue et les vampirise ...
Pourtant c'est tellement évident que ça ressemble à un jeu de domino dans lequel on sait qu'il y a plusieurs parcours mais qu'ils suivent tous le même schéma pour parvenir au bout : une pièce entraînant la suivante ...