Brasier d'âme ...
(Philip Straub - Dreamcoat)
Asanivask,
Elle me hante, me brûle de l'intérieur, à l'image d'un phénix qui tenterait de s'extraire des écoces de mon coeur
Elle dévore mes nuits et ronge mes jours, me laissant sans cesse l'esclave de ses sortilèges.
Je n'ai jamais connu sentiment si doux et si cruel à la fois que celui qui m'enchaîne à ses faveurs.
Peux-tu seulement imaginer quel est mon supplice lorsque j'embrasse à sa place un vide plus froid que le souffle de la mort ? Peux-tu concevoir dans quel abîme je sombre lorsque mon regard ne s'abreuve plus à la limpidité du sien ?
Je ne suis plus que le spectre de ma raison, le souvenir lointain d'une ambition qui s'est éteinte devant le foyer ardent et aveuglant de la passion.
Je me sens le jouet d'un destin qui m'a échappé pour se confier tout entier à son bon vouloir.
Imagines-tu seulement quelle crainte est la mienne, alors que je n'ai jamais eu comme maître que ma raison, et que mes émotions n'obéissent plus à présent qu'à un ballet infernal qui échappe à mon entendement ?
Est-cela que tu me souhaitais, mon frère de sang ? Est-ce cela
dont tu me vantais les délices lorsque je m'abreuvais de liberté ?
A chaque instant je sens mon coeur se briser entre l'ardent désir de la sensualité et le souvenir douloureux de mes innombrables muses sacrifiées à l'autel de vénus.
...
(je ne suis jamais parvenu à clore ce texte, à croire que la passion invente soi-même son point final, parce qu'il y en a toujours un, de sublime, d'embrasé, d'infiniment douloureux dans les passions destructrices ... à vous de clore si vous vous sentez l'âme en verve et la plume en feu)