Merci de mettre une petite lueur sous ce texte qui me tenait à coeur, ça lui donne une réalité :)

J'ai une certaine affection pour Greenpeace où j'ai rencontré des gens vraiment gentils et enthousiastes qui tiennent à la nature et essaient à leur niveau de la préserver en luttant contre les atteintes qu'on lui fait. Si tu as un jour l'occasion de les rencontrer, n'hésite pas !

Bonne journée !

Songe

Mmmmh, si tu savais combien d'étudiants participent sans avoir payé de cotisation :)

En tous cas, tu verras par toi-même le jour venu, chacun son temps :)

Au-delà des paradoxes liés à l'écologisme (doctrine politique à mille lieues de la discipline scientifique "écologie") comme l'utilisation d'un ordinateur pour écrire cet article ou l'anthropocentrisme, j'aimerais soulever quelques problèmes plus précis, d'ordres formels.

A moins de considérer ce texte comme une fiction, et rien qu'une fiction, il pose un problème d'ordre méthodologique. Peut-on défendre une idée ancrée dans la réalité par un exemple fictionnel. Virginia Woolf le fait dans "Une chambre à soi" pour le domaine du féminisme. Mais quel crédit peut-on donner à un argument purement émotionel ? Serais-tu convaincue de faire tes devoirs si on te menaçait de ne pas recevoir de cadeau du Père Noël ? Faire ses devoirs est pourtant important et nécessaire.

Il y a aussi le problème de la vérité. Sans vouloir jouer au trouble-fête, on ne sait pas dans quel monde vivront nos petits-enfants. On ne sait même pas prévoir le temps qu'il fera demain. Il y a trop de paramètres. Vive le chaos déterministe. Il va sans dire qu'il serait absolument idiot de simplifier la complexité infinie de la météorologie à un ou deux paramètres.

Si je peux me permettre un conseil, je te conseille de lire le cycle de Dune de Frank Herbert. En tant que pasteur, écologue et psychanalyste, Frank Herbert avait parfaitement compris les enjeux actuels et futurs : sa schématisation des réactions et des aspirations humaines face à la nature, aux changements climatiques et sa vision de la dynamique climatiques méritent bien une lecture (sans compter le talent littéraire évidemment). Aucune comparaison avec les manifestes de tous les petits excités qui s'investissent eux-mêmes d'une mission divine. Si tu tiens absolument aux tjèses catastrophistes, je te conseille aussi le manifeste de Théodore Kaczinski (unabomber), La Nef des Fous.

Salutations.

Bonjour,

Je ne me revendique d'aucun courant d'idée, d'aucune doctrine et je ne fais ici que donner une vision fictive qui puisse au mieux prêter à réflêchir. Je veux bien écrire mon article en concoctant mon encre au pilon dans un bol et en rédigeant sur un papyrus que j'aurais obtenu par un savant travail traditionnel de compression de feuilles roseaux mais je ne suis pas certain que ce soucis absolu d'écologie ait alors la moindre audience.

Je veux bien aussi qu'on me retourne le déterminisme, que l'on tempère les travaux actuels du GIEC et qu'on me réponde avec l'argument des paradoxes mais le fait est que si j'allume mon ordi juste le temps de l'utilisation, que je ne laisse pas l'eau couler, que je prends l'habitude d'éteindre les lumières dans les pièces où je ne suis pas, j'aurais un tant soit peu économisé l'énergie dont on fait débauche actuellement.

Le fait qu'on ne puisse pas prévoir ne dispense pas de prévenir les éventuelles dégradations par une attitude responsable. Je ne peux que m'inquiéter de la réduction du nombre d'espèces, des conséquences graves des catastrophes industrielles, de la fonte effective des pôles et la montée prévisible du niveau de l'eau sur des côtes surpeuplées. Non franchement, si on est adepte du scepticisme, on a aussi le droit de se renseigner sur les rapports d'expertise très rigoureux commandés par les institutions internationnales et les gouvernements. Et même si certains semblent un peu catastrophistes, tous s'accordent au moins sur le fait qu'il est nécessaire de se modérer un peu dans le domaine énergétique. Maintenant je connais l'argument fataliste aussi : que chaque chose va dans le sens d'une évolution naturelle et qu'un écosystème s'autorégule de la même façon qu'une société obéit aux lois naturelles du déclin et de la renaissance.

Or, et c'est là que je vais utiliser Dune à mon tour, Frank Herbert lui-même décrit une humanité invariablement attachée à l'évolution vers un mieux de sa condition, et le Sentier d'or n'est que l'expression d'une volonté de survie étendue à l'échelle d'un univers. A mon niveau, je peux très bien m'abstraire, me repositionner dans une perspective théorique en relativisant les changements présents au regard de l'infinité du temps et de l'évolution, considérer qu'il serait prétentieux de croire que le court laps de temps de ma vie humaine soit un repère viable pour estimer l'avenir de l'humanité, et qui plus est, de la terre. Mais il y a quelque chose dans Dune qui m'encourage à ne pas adopter cette vision fataliste : si Arrakis a changé c'est parce que des hommes à un moment donné ont projeté une évolution sans nécessairement en estimer toutes les conséquences. La terraformation d'Arrakis était dangereuse pour la cohésion de l'humanité car c'est l'épice qui était à terme voué à disparaître et rien ne permettait d'attendre d'un Leto II qu'il réponde à cela. Bref, tout ça pour dire que le Docteur Kynes n'a rien à envier à un excité qui pond son manifeste sur l'évolution climatique. Quant à Unabomber, je l'ai lu également son manifeste et il ne me viendrait pas à l'idée de le comparer à un rapport du GIEC autrement moins idéaliste et plus rationnel. Il ne faudrait pas prendre les météorologistes pour des affabulateurs qui passent leurs journées à chercher les versets à ajouter à la bible du catastrophisme. Lorsque la communauté scientifique tend à s'accorder, c'est le politique qui l'ignore qui me semble plus proche du profil de l'excité inconséquent.

Je ne dis pas que le monde sera comme ça mais que dans l'univers des possibles, celui-ci existe, et c'est là toute la subtilité de Dune : montrer en quoi la destinée d'un seul peut choisir un avenir parmi d'autres à un moment donné et faire tendre toute l'humanité vers celui-ci. Alors tant qu'à faire, autant faire tendre l'humanité vers un avenir qui soit aussi éloigné possible de celui qu'on redoute. Et moi je redoute celui que j'ai écrit ...

Songe