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Nina : Juste de passage pour te souhaiter un joyeux anniversaire ...Ça fait plus d'un an que je lis tes écrits, sans laisser de traces ^_^.... Georges Brassens avait raison, "ce qu'il faut de malheur pour écrire la moindre chanson" ! Si le chagrin est toujours trop envahissant, au moins il permet chez certains une belle créativité !!! Je te souhaite de ne pas avoir envie d'écrire trop souvent, sauf si c'est pour nous offrir des élans de joie !!! Si je t'encourage à écrire, jamais je ne souhaiterais que tu sois triste pour arriver à écrire de bien belles choses .
Songe : La plupart du temps les beaux moments se vivent et les tristes s'écrivent, c'est ce qui fait soit regretter l'écriture soit jalouser la vie dans les entre-deux, quand l'intensité n'est là ni pour se vivre pleinement ni pour apporter suffisamment d'inspiration. Mais heureusement il y a le souvenir et le ressenti pour ressusciter les peines et les joies et s'en imprégner suffisamment pour qu'il y ait de l'encre à l'encrier :) Merci d'avoir mis un peu d'encre ce soir dans le mien, ça m'a donné envie de me souvenir que j'aime écrire :) Youssouf : Bonsoir, Songe. Pardonne moi de t'avoir agressé stupidement il y a 16 ans. J'étais très con. Songe : Il n'u a rien à pardonner, sinon à toi-même :) nous ne sommes pas ce que nous fûmes mais nous pouvons être ce que nous aimerions devenir ... babao : coucou d'il y a très longtemps, j'espère que tu vas bien. Réagir : 
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Et la vie ?
Il n'était ni trop tard ni trop tôt, juste l'heure habituelle, il roulait doucement au son de l'autoradio, laissant sa fatigue l'égarer dans une contemplation absente et pensive de la route devant lui. Le paysage devenait peu à peu plus sauvage et les habitations plus espacées; il fut un peu supris lorsque sa main coupa le contact et que ses yeux rencontrèrent le gravier de l'allée sous le halo pâle des lampadaires. Il ferma nonchalament la portière, jeta sur son épaule sa veste et tourna la poignée de la porte d'une grande demeure plutôt agréable qu'ils avaient acheté, sa femme et lui, quelques années plus tôt alors que leur petite fille venait de naître. Le vestibule, pas de bruit, aucune télévision dans la cuisine, pas de fracas de casseroles pour entrecouper les échos du feuilleton habituel. Pas plus de rires d'enfant que de cris. Une sourde angoisse pointait son nez et l'appréhension du pire battait déjà dans son coeur à grands coups ... La veste qui vole sur le canapé, les pas précipités dans l'escalier, des appels à mi-voix puis à pleine gorge, des gestes frénétiques du calendrier au bureau, des post-it du frigo aux paperasses sur la table de la cuisine; quelques messages, si futiles en cet instant, sur le répondeur, pas de voiture dans le garage, pas de veste au porte-manteau, les bottes et chaussures absentes de leur rangement ... Tout se bouleverse, l'inquiétude projette tant d'images à la fois dans son esprit qu'il en étouffe d'un désespoir subit et irrationnel, soudainement si impuissant devant l'inexpliqué. La tentation d'appeler la police, puis la crainte du ridicule qui dissuade, un appel sur portable qui n'aboutit pas, un second qui s'interroge, un troisième, suppliant, qui le suit bientôt. Mais rien ... D'abord la peur qui ronge puis bientôt le désespoir qui use et enfin l'attente résignée et exténuée qui compte les secondes puis les minutes et finalement les heures jusqu'à l'expiration du délai fixé par la raison. Et durant ce temps, une vie qui défile, des interrogations, des remords, des regrets, des rêves enterrés qui ressurgissent, tout un univers que l'inquiétude épluche jusqu'à faire apparaître l'essentiel, une sensibilité à vif accrochée à tout ce qu'elle a vécu de plus beau et tout ce qu'elle a mis de côté dans le train train de l'existence. Des projets oubliés qui réapparaissent abruptement, l'espoir soudain et le désir violent de les réaliser; et des serments sans nombre qui viennent se mêler aux suppliques. Des photos viennent recouvrir le sofa, des coloriages d'enfant la table basse, puis les textes d'autrefois, les premiers mots d'amours qu'ils se sont échangés, tous ces feuillets qui les faisaient trembler, vibrer, pleurer dans leurs premiers pas hésitants ... il y a si longtemps ... La nuit s'avance, longue et douloureuse, au fil des heures ... Lorsqu'enfin retentit la sonnerie du téléphone, c'est une main tremblante qui s'en saisit. - Allo ? - ... je suis là ... - Mais où ... où es-tu ? Pourquoi tu ... Chute libre, le coeur qui implose de soulagement et de frustration contenue, les sanglots refoulés qui jaillissent ... - ... excuse-moi, je suis là, nous sommes là toutes les deux ... - Où ? Que se passe-t-il ? Je ... je ne comprends pas ... j'étais si inquiet ... - Je n'en peux plus ... je ne suis plus moi, tu n'es plus toi, nous nous sommes perdus dans notre rôle de parents, dans notre jolie maison, nos rêves qui n'en sont plus, ton travail, mon ennui, nos solitudes inavouées ... - Mais ... pourquoi ? J'ai tout fait pour nous, tu le sais ... - Je ne te reproche rien, ce n'est pas de ta faute, ni de la mienne, c'est celle de la vie. Nous ne sommes plus heureux toi et moi, nous faisons semblants mais nos fous rires s'estompent, nos soirées s'évident, aucun de nous n'ose plus couper la télévision, de crainte de ne pas savoir par quoi la remplacer. Mais nous nous aimons encore, je crois, même si nos sentiments ont perdu leur couleur à la lumière pâle des jours qui se suivent. - Mais nous aurons bientôt fini de payer et nous pourrons ... - ... partir en vacances ? Faire des activités après le travail ? J'inviterais des amies du cours de peinture à venir boire le thé et parler de littérature. Tu proposeras à un collègue et sa femme de venir avec nous camper au bord de la mer ou faire un barbecue ... et nous aurons l'impression d'être bien; mais toi et moi nous ne sommes pas comme ça, tu le sais bien, nous aurons toujours le sentiment de ne pas être à nos places, que nos vies aspiraient à autre chose de plus ... de plus ... excuse-moi, je n'arrive plus à parler ... Sanglots - ... chérie ... - ... tu ne m'appelais pas comme ça au début tu te souviens ? Tu étais mon "prince de pacotille", et moi ta "cendrillon" ... nous passions nos soirées sous les étoiles, à regarder les voitures la nuit sur le pont de l'autoroute, on chantait un peu faux, mais on riait aux éclats pour de vrai ... - ... oui ... tu étais ravissante dans la nuit étoilée, avec ta robe bleue et tes longs cheveux ... - ...on se promettait chacun de décrocher une moitié de lune pour l'autre ... Vertige, tout qui s'effondre comme un château de cartes et toutes les certitudes qui se brisent sur les souvenirs ... - On ... on ne peut pas recommencer, il y a ... - ... la petite je sais ... mais il ne lui restera rien si on doit mourir à l'intérieur pour qu'elle vive. Je n'ai bientôt plus assez d'intensité à lui transmettre, parfois je la regarde et j'ai envie de l'effacer pour m'enfuir, ne plus voir ce petit être à qui je ne peux pas donner ce que j'ai de plus précieux parce que chaque jour m'en dépossède. Un jour elle sera grande et elle ne verra pas la femme que je voulais être mais celle que je n'ai pas été. Ce jour là je me regarderais dans le miroir et je me trouverais vieille, trop vieille ... - Tu veux partir ? - ... oui ... - Où ? - Loin de nos fantômes, chez nous ... - Tu veux vendre ? - Oui ... cette maison n'a pas d'âme ... - Tu veux changer de travail ? - Tout ... tout changer ... même si c'est dur, même si on doit en souffrir encore ... je veux nous retrouver, lui offrir notre authenticité , l'exemple de notre amour, le courage de nos envies, la détermination de nos choix ... - Tu es sur le pont ? - Oui ... - Je viens avec la voiture ... - Je ne veux pas rentrer ... s'il te plaît ... - On ne rentre pas ce soir. Je pose des congés demain et on part quelque part où il n'y a rien autour, où on pourra réflêchir et se reposer avant de décider ce qu'on fait. - merci ... - Il paraît qu'il y a des hommes qui emmènent leur famille au bout du monde, on devrait bien pouvoir le dépasser tous les trois ... Rires et sanglots mêlés au bout du fil - On devrait oui ... j'ai confiance ... - Je viens vous chercher.. - ... je t'aime ... mon prince de pacotille ... - Moi aussi ma cendrillon ... moi aussi je t'aime ... - A tout de suite ...je t'attends. - J'arrive ... Prose de Songe, le Vendredi 6 Octobre 2006, 01:34 dans la rubrique "Songes".
Commentaires : Cette histoire est celle de tous, à chacun d'en écrire la suite je crois ... Mais si je devais l'écrire, elle ne finirait pas, elle recommencerait ou commencerait tout juste :) je passais par la par hazard et je m'appercois que des nouveau articles sont la alors j'ai prit un petit peu de temps pour les lire. Tu ecris toujours aussi bien, je suis vraiment impressionnée. Bonne continuation. Venaline C'est très gentil de t'attarder par chez moi et de prendre le temps de suivre mes songes. Je te remercie d'y avoir adjoint tes mots, ils ajoutent du soleil à une journée déjà ensoleillée :) Merci et bonne semaine à toi ! Songe |
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Et comment cette histoire se finit-elle?