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Nina : Juste de passage pour te souhaiter un joyeux anniversaire ...Ça fait plus d'un an que je lis tes écrits, sans laisser de traces ^_^.... Georges Brassens avait raison, "ce qu'il faut de malheur pour écrire la moindre chanson" ! Si le chagrin est toujours trop envahissant, au moins il permet chez certains une belle créativité !!! Je te souhaite de ne pas avoir envie d'écrire trop souvent, sauf si c'est pour nous offrir des élans de joie !!! Si je t'encourage à écrire, jamais je ne souhaiterais que tu sois triste pour arriver à écrire de bien belles choses .
Songe : La plupart du temps les beaux moments se vivent et les tristes s'écrivent, c'est ce qui fait soit regretter l'écriture soit jalouser la vie dans les entre-deux, quand l'intensité n'est là ni pour se vivre pleinement ni pour apporter suffisamment d'inspiration. Mais heureusement il y a le souvenir et le ressenti pour ressusciter les peines et les joies et s'en imprégner suffisamment pour qu'il y ait de l'encre à l'encrier :) Merci d'avoir mis un peu d'encre ce soir dans le mien, ça m'a donné envie de me souvenir que j'aime écrire :) Youssouf : Bonsoir, Songe. Pardonne moi de t'avoir agressé stupidement il y a 16 ans. J'étais très con. Songe : Il n'u a rien à pardonner, sinon à toi-même :) nous ne sommes pas ce que nous fûmes mais nous pouvons être ce que nous aimerions devenir ... babao : coucou d'il y a très longtemps, j'espère que tu vas bien. Réagir :
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Humaine renaissance ....
(Hiroshima de Moustaki)
- Shaïlah Ryliun ! - Tylryun ! Tylriun ! Tylriun ! Mille voix, cent mille voix, une infinité de poumons et de bouches scandaient d'un même coeur, d'une même passion fiévreuse le nom qu'il avait donné à un rêve lointain. Tout cela semblait iréel, il avait à ses pieds le peuple du Shaïlah, accroché à l'espoir de ses mots, suspendu à un serment qu'il s'était fait plusieurs années auparavant, lorsque le sang des siens maculait a terre, que leur souffrance éclaboussait sa fierté et que chaque jour assombrissait sa conscience avec les maux d'un peuple soumis et humilié dans sa chair et son âme. Un jour il avait levé le poing au ciel et avait décidé qu'il inverserait l'ordre des choses avec sa vie, sa foi et sa rage. Et les choses avaient changé, les hommes s'étaient relevés, leurs coeurs dans lesquels il avait fait ressurgir la fierté, vibraient à nouveau à l'unisson et de cet édifice fragile il était la clé de voûte, celui par qui on pouvait s'élever jusqu'au ciel ou s'effondrer plus bas que terre. - Tylryun ! Tylriun ! Tylriun ! La terre vibrait et l'écho semblait se répercuter jusque sur la voûte céleste. Il leva les mains, les voix se turent, le silence s'installa comme si l'instant s'était figé dans le temps. Sa voix, chassa l'instant, et les mots qui allaient réécrire l'avenir jaillirent, puissants, vibrants, passionnels, durs et émouvants à la fois : - Parfois lorsque je vais sur les rivages de notre terre j'y vois l'astre qui rougit les flots et j'imagine tout ce sang dont nous avons abreuvé celle-ci, tous ces fleuves d'énergies que nous avons déversé par nos pores et nos plaies, le fiel et la sueur, les larmes et la bile; chaque jour nous avons construit notre empire de mort et de tristesse, déployé sur nous une toile de cendre et de suie, écorché nos ongles sur la pierre dure de nos désillusions, creusé des sillons d'amertume dans nos forces vives. Nos peurs ont ouvert les portes de l'innombable, nos préjugés l'ont élevé au trône et nos douleurs l'ont nourrit. Ca n'a pas commencé avec le premier des tyrans qui nous a dérobé nos libertés, ça a commencé le jour où nous avons cessé de considérer le bien commun comme fondamental et inaliénable. Nous avons vendu nos acquis contre la tranquilité, vendu nos biens pour vivre, vendu nos proches pour ne pas mourir. Et aujourd'hui il ne nous reste que les regrets, la conscience de tout ce que nous avons détruit pour préserver notre existence. Nous avons choisi la sécurité, ceux qui nous l'ont dérobé sont ceux qui nous la garantissaient. Nous avons choisi le confort et nous l'avons perdu en le cédant jour après jour à ceux qui nous promettaient la prospérité. Nous avions choisi l'ignorance paisible et nous n'avons pas voulu entendre ceux qui nous disaient que nous marchions sur les tombes de nos aïeuls. Aujourd'hui il ne nous reste que notre espoir pour tout reconstruire une nouvelle fois. Il nous reste nos souvenirs blessés pour ériger des monuments de mémoire qui permettront à certains de nos enfants de se souvenir et de reconstruire lorsqu'ils auront oublié à leur tour combien nous avons soufferts et combien nombreuses furent nos erreurs. Et lorsque nous aurons dressé nos espérances vers le ciel avec le meilleur de chacun de nous, nous bâtirons les demeures qui reposeront nos âmes blessées, nous fleurirons les jardins qui offriront à nos enfants la légèreté et les rêves de l'avenir. Bâtissez avec votre souffrance car si nous ne connaissons pas les traits de l'idéal nous avons son contraire en mémoire dans nos chairs et nos âmes meurtries et plus notre labeur nous en éloignera, plus nous nous rapprochons du monde que nous souhaitons pour nos enfants. Et nul ne cria, quelqu'un leva les mains et les joignit à celle de son voisin, et dans le silence des êtres innombrables firent de même le temps d'une promesse. Un de ces instants d'éternité qui font rêver les hommes venait de s'inscrire dans l'histoire ... Fallait-il que les hommes connaissent le pire pour parvenir à donner le meilleur d'eux-même ? Il médita quelques instants là-dessus puis décida qu'il ne lui appartennait pas d'y répondre. Il devait tourner le dos au rivage et marcher vers l'intérieur des terres, comme le pionnier qui découvre un nouveau monde. Prose de Songe, le Mercredi 4 Octobre 2006, 21:24 dans la rubrique "Songes".
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