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Nina : Juste de passage pour te souhaiter un joyeux anniversaire ...Ça fait plus d'un an que je lis tes écrits, sans laisser de traces ^_^.... Georges Brassens avait raison, "ce qu'il faut de malheur pour écrire la moindre chanson" ! Si le chagrin est toujours trop envahissant, au moins il permet chez certains une belle créativité !!! Je te souhaite de ne pas avoir envie d'écrire trop souvent, sauf si c'est pour nous offrir des élans de joie !!! Si je t'encourage à écrire, jamais je ne souhaiterais que tu sois triste pour arriver à écrire de bien belles choses .
Songe : La plupart du temps les beaux moments se vivent et les tristes s'écrivent, c'est ce qui fait soit regretter l'écriture soit jalouser la vie dans les entre-deux, quand l'intensité n'est là ni pour se vivre pleinement ni pour apporter suffisamment d'inspiration. Mais heureusement il y a le souvenir et le ressenti pour ressusciter les peines et les joies et s'en imprégner suffisamment pour qu'il y ait de l'encre à l'encrier :) Merci d'avoir mis un peu d'encre ce soir dans le mien, ça m'a donné envie de me souvenir que j'aime écrire :) Youssouf : Bonsoir, Songe. Pardonne moi de t'avoir agressé stupidement il y a 16 ans. J'étais très con. Songe : Il n'u a rien à pardonner, sinon à toi-même :) nous ne sommes pas ce que nous fûmes mais nous pouvons être ce que nous aimerions devenir ... babao : coucou d'il y a très longtemps, j'espère que tu vas bien. Réagir :
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La fleur de Nukayik ...
(Jason Chan) Munay sifflote et sa voix danse sur les aspérités des rives du Chuamhan, le fleuve au mille bouches qui traverse la jungle en rugissant et chantant, selon les jours et les saisons. C'est la saison des fleurs ... A cette saison les immenses Nukayik aux longues et belles branches épousent les vents du nord. Les pétales de leurs floraisons s'envolent alors par milliers dans les airs au-dessus de la jungle et y retombent en neiges violacées. On entend alors le brâme des cors d'Huacha, le Seigneur des Mille bouches. Ses Spadassins-oiseaux prennent à ce moment-là leur envol du sommet des cascades d'Ythaka pour réaffirmer le pouvoir d'Huacha sur le Chuamhan en veillant à ce que tous les peuples des rives fassent leurs offrandes aux mille cours d'eau. Munay a posé sur l'onde une plume d'atzail et s'est dit qu'Huacha appréciera de trouver à ses pieds ce plumage flamboyant. Après cela elle a poussé au loin son petit esquif de sa voix douce et mélodieuse. Maintenant Munay attend son protecteur, Nuah, un des golem qui gardent Chuamhan des esprits mauvais du Cumhian, le val des bannis. Elle s'est faite belle pour lui, dans sa robe de soie blanche, ses cheveux soyeux et propres flottant au vent librement. Peu de temps après, Nuah surgit de sous les denses frondaisons et se pose lourdement auprès d'elle, dans les eaux du fleuve; il tend la main à elle et lui en offre la paume pour quitter la rive et le rejoindre sur ses genoux en tailleur. Tandis qu'un sourire rocailleux fend son visage carré, sa main attrape laborieusement une des fleurs qui neigent du ciel et lui tend d'un geste aussi affectueux que sa nature imposante le lui autorise. Et ses pensées affluent en Munay qui lui répond de sa petite voix fluette, semée de rires cristallins. - Munay, petite fleur des Nukayik, tu emplis mon coeur de pierre d'une joie profonde. Que puis-je t'offrir cette fois-ci pour que tu t'en retournes chez les tiens aussi épanouie qu'à présent ? - Oh Nuah, tu es toujours gentil mais tu sais que je ne cherche que des réponses aux questions qui vont et viennent sans fin dans ma petite tête. - Dis-moi ce qui te préoccupe petite Munay ... - Mon père me dit qu'un jour je devrais rendre un homme heureux et ma mère me dit qu'un jour un homme devra me rendre heureuse mais ma mère et mon père laissent couler souvent la colère de Chuamhan entre eux et je me demande s'ils se rendent heureux. Et pourtant ils savent être si gentils l'un et l'autre. Crois-tu qu'ils ne sont pas faits pour être ensembles ? - Il y a longtemps de cela un esprit du Chuamhan m'a raconté qu'une nymphe des Nukayik s'était pris d'amour pour un esprit des vents du Zuahka; elle lui avait alors offert les plus belles fleurs qu'on puisse imaginer. Et l'esprit les avait cueillies une à une pour les emporter avec lui. La nymphe lui avait ainsi offert les floraisons saison après saison et l'esprit les emportait toujours avec lui. Et puis vint un jour où la nymphe se plagnît d'avoir perdu ses fleurs et que l'esprit ne lui laissât que branchages dénudés. Ainsi dissimula-t-elle ses fleurs et l'esprit des vents fut pris d'amertume, croyant qu'elle avait pour lui des sentiments moindres. Aussi ne venait-il plus cueillir les fleurs qui fanèrent sur leurs branches. Mais sais-tu que l'un et l'autre continuaient à s'aimer bien que leurs sentiments fussent aigris ? - Mais pourquoi ? - Parce que la nymphe pensait s'être fait dérober ses plus belles fleurs et l'esprit celle qui tenait le plus grâce à son regard : la belle nymphe. Or s'il emportait ces fleurs avec lui c'est parce qu'il en décorait son monde en les déposant ici et là pour les contempler où qu'il aille. Et si la nymphe et l'esprit, au lieu de s'aveugler de doutes douloureux, les avaient exprimés, alors ils auraient su le bonheur simple auquel chacun aspirait et ensembles, malgré leurs différences de sensibilité, ils auraient su trouver la voie vers leurs sentiments. - Alors tu penses que mon père et ma mère sont comme la nymphe et l'esprit ? Tu crois qu'ils se reprochent de moins s'aimer ? - A toi de savoir petite Munay, peut-être devrais-tu souffler à ta mère de redéposer des fleurs entre les mains de ton père et à ton père d'en décorer votre foyer. - Et moi ? - Et toi Munay tu seras la plus belle fleur de Nukayik qu'un esprit puisse désirer ... Prose de Songe, le Vendredi 20 Janvier 2006, 19:25 dans la rubrique "Songes".
Commentaires : L'essentiel est que les fantômes continuent de se rencontrer ici et là, au gré de leurs errances discrètes n'est-ce pas ? Cela dit je suis toujours aux aguets avec un petit logiciel qui m'avertit de toutes les publications récentes de mes liens :) En tous cas je te remercie de t'être arrêté à ce texte, je me sentais vraiment léger en l'écrivant, un peu comme si j'y étais; je ne sais pas si tu as aussi parfois cette sensation d'être dans le paysage que tu décris, immergé dans des sensations naissantes. L'écrire a été vraiment très raffraîchissant et je suis heureux si d'autres peuvent le ressentir pareillement. Puisses-tu toujours voyager au pays des rêves, car alors nous ne manquerons jamais de nous y recroiser :) |
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Les traces de ta plume m'enchantent toujours autant...
Merci de m'avoir doucement tiré de ma torpeur maladive en passant dans mon grimoire, car mes passages sont sans doute aussi fantomatiques que les tiens. Je profite d'avoir du temps aujourd'hui pour venir te lire un peu, et peut-être écrire aussi.
Je te remercie pour ton offre à propos d'Enya, mais je compte acheter quelques-uns de ses CD, ce sera plus simple pour moi.
Puisses-tu toujours rêver et me faire rêver,
Tim.