(Brian Froud)

Nightwish - Dark Chest Of Wonders

Once I had a dream
And this is it

Once there was a child`s dream
One night the clock struck twelve
The window open wide
Once there was a child`s heart
The age I learned to fly
And took a step outside

Once I knew all the tales
It`s time to turn back time
Follow the pale moonlight
Once I wished for this night
Faith brought me here
It`s time to cut the rope and fly

Fly to a dream
Far across the sea
All the burdens gone
Open the chest once more
Dark chest of wonders
Seen through the eyes
Of the one with pure heart
Once so long ago

The one in the Big Blue is what the world stole from me
This night will bring him back to me

Fly to a dream...

Magnifique puissance instrumentale du dernier album de Nightwish, rien de tel que ce concert de sons épiques qui roulent et tonnent pour me transporter au 7ème ciel. Toujours la voix sybilline de Tarja Turunen et ces sublimes accompagnements instrumentaux pour créer un cadre irréel, vibrant et envoûtant. "Le Sombre coffre aux merveilles", c'est exactement l'impression qu'on a en ouvrant un coffret de Nightwish.

La beauté tragique et le rêve ténébreux ...

C'est une ambiance qui me replonge dans des années de scénarios de jeux de rôles, alors que je construisais des cités sombres, les plus obscures et ténébreuses qui soient, animés par des puissances innomables et profondément mauvaises. Ces endroits angoissants, suintant le chaos et la mort.

Des immenses cités silencieuses au parfum d'encens parcourues par de sombres colonnes aux litanies macabres, les yeux couverts par d'amples capuchons pour dissimuler toute l'horreur que la déchéance avait laissé sur leurs traits atrocement difformes.

Des gouffres insondables aux parois entièrement creusées d'obscures boyaux s'enfonçant vers les entrailles profondes la terre, tombeaux des guerriers d'antan que le sommeil n'avait jamais voulu soulager et qui revenaient, silhouettes diaphanes, flotter dans les fosses abyssales.

Ces endroits hors temps et espace où seul règne le temps originel, l'espace vide, le néant de tout, où seul s'avance un titanesque pont de pierre sur lequel s'élèvent les cités d'antiques divinités démoniaques qui ont laissé là quelques serviteurs pour veiller jusqu'à leur retour mais qu'ils ont oublié depuis, sinistres pantins hantant les dédales de rues désertes et lançant leurs hurlement lugubres dans l'opressant silence du vide.

J'aimais décrire ces endroits qui habitent les cauchemards humains, ces lieux qui font frissoner quand on laisse son imagination s'y aventurer; c'était pour moi une manière d'explorer les abîmes les plus profonds du désespoir, de l'effroi et du nihilisme et, alors que tout ne semblait que désolation, déposer là dans toute cette négation le petit point lumineux, le repère auquel raccrocher le sens et la foi qui permet de poursuivre la route.

Je pense souvent aux camps de concentration, aux tortionnaires et bourreaux d'Amérique latine, de Tchétchénie, de Russie, de Bosnie, du Cambodge, de tous ces endroits où des hommes sont devenus haine pure et leurs victimes des objets sans substance, sans valeur, que l'on brise entre ses doigts comme un simple fétu de paille. Je pense souvent aux récits de Primo Levi, de tous ceux qui ont eu à vivre l'enfer des régimes Khmer rouge, Communisme Chinois, Pinochet au Chili, Dictatures africaines, Tortures en Algérie sous De Gaulle, Tortures en Irak avec les GIs, Opression morale des femmes et du peuple traditionnel en Afghanistan ... je lis, j'ai le coeur qui se serre, j'ai la gorge qui se noue, les yeux qui s'embuent, je ressens un aiguillon douloureux dans la poitrine mais je m'efforce de penser à la lutte acharnée pour la survie de certains déportés comme Martin Gray ou Primo Levi, à ceux qui ont tenté de protéger le patrimoine Cambodgien Khmer contre la furie aveugle, fanatique et sanguinaire de Pol Pot et ses accolytes, à ceux qui ont représenté avec Allende la démocratie sans corruption au Chili et dans toute l'Amérique du sud, aux hommes qui comme Mandela ont lutté et enduré 27 ans de prison pour une cause, des personnes qui ont eu le courage de dénoncer les tortures en Algérie malgré la politique française du silence, à ceux qui aujourd'hui en Irak luttent pour une culture et une auto-détermination Irakienne, à ces femmes qui ont permis au monde entier, au péril de leur vie, de connaître la nature du régime taliban et ce au nom de leur liberté volée ...

Et quand je pense à ça je sais que mes songes ne sont rien de moins que l'écho des espoirs acharnés de ceux qui luttent tout les jours pour que l'opression ne devienne pas une fatalité, pour que les valeurs culturelles, morales et intellectuelles ne soient pas reléguées au rang de souvenir. Je sais aussi à ce moment-là que je ne suis aps un rêveur détâché des réalités, que je sais aussi bien explorer le noir que le blanc mais que je choisis de mettre du blanc dans le noir là où le fatalisme, le découragement et la résignation mettent du noir dans le blanc.

Fly to a dream
Far across the sea
All the burdens gone
Open the chest once more
Dark chest of wonders
Seen through the eyes
Of the one with pure heart
Once so long ago