Depuis quelques temps déjà je commence à écrire et puis je referme la page et je m'en retourne faire des choses qui sont plus essentielles à mon regard.

J'ai beaucoup appris depuis deux ans, de mes amis, de mes expériences, de mes sentiments et du monde qui m'entoure.

Il est bien difficile de se départir des conventions et de ne pas succomber aux assauts de la banalité avec la fatigue, le stress et le découragement. C'est une véritable violence à soi-même qu'il faut opérer pour ne pas céder à la facilité, pour ne pas se défaire de ses responsabilités.

J'ai conscience d'avoir commis des erreurs de jugement que je considère comme graves, non pas par volonté de responsabiliser les autres comme je m'en persuadais, mais bien pour me dérésponsabiliser moi.

Je m'en rend compte dans mes réactions sentimentales et professionnelles. Au travail il est très facile de céder au découragement général et se laisser aller à la même passivité que tous ceux qui ont désespéré qu'on puisse obtenir quoi que ce soit d'un système qui n'en offre pas les moyens. Dans la vie il est facile de céder aux jugements habituels pour considérer ceux qui nous entourent, il est facile de céder à l'irritation, à la fatigue et à ses frustrations dans les mots qu'on adresse à autrui.

Je ne veux pas démissionner de mes efforts pour tendre vers l'idéal qui s'est logé dans un coin de mon esprit et s'est étoffé de jour en jour.

Si je regarde un peu mes textes récents je me rends compte que je commets peut-être une erreur qui va à l'encontre de mes convictions : je me montre sévère et critique, dur et intransigeant alors que je me voudrais tolérant et compréhensif, patient et attentif.

C'est un véritable travail que je dois mener sur moi-même parce que je n'aime pas sentir chez moi ces caprices de ma personnalité. Ca ne correspond pas à ce en quoi je m'efforce de croire : une certaine exceptionnalité, essentielle pour servir de repère à l'avenir.

Mon travail actuel est un véritable mise à l'épreuve ainsi que ma relation sentimentale : dans le premier je m'oblige à ne pas céder au confort au détriment du besoin des autres, comme on est tenté de le faire lorsque chaque effort semble si dérisoire et demande tellement d'énergies; dans la seconde je vois mon intolérance au décalage entre ma réalité de vie et la sienne, je ne peux pas attendre des autres qu'ils conviennent à mes valeurs, c'est une exigence totalement arbitraire.

Il faut chaque jour grandir ses forces pour ne pas se laisser aller, c'est difficile quand la société favorise ce dernier penchant et que les conséquences ne sont pas réellement graves sur le court terme. Il y a une totale dérésponsabilisation par le confort et les états d'âmes qui s'excusent de toute faiblesse par l'argument qu'elle est généralisée (les uns se tuent à la tâche pour ne pas faire face à leur désastre sentimental et les autres s'enlisent dans les états d'âme pour excuser l'absence de leur volonté; rares sont finalement ceux qui parviennent à s'épanouir et épanouir les autres en déployant d'extraordinaires énergies). Mais on a facilement tendance à attendre des autres qu'ils accompagnent notre démarche et à leur reprocher leurs faiblesses quand on s'efforce de rassembler ses énergies propres : c'est une faiblesse je crois et elle aboutit finalement à l'exact contraire de l'effort entrepris, elle amène à la jalousie, l'aigreur ou la désillusion ...

Ca ne me ressemble pas et je ne veux jamais y ressembler, j'ai bien trop d'amour pour les beautés de l'existence pour les laisser se ternir par mes reproches et mes attentes frustrées. Je pense être en bonne voie quand je vois l'évolution par rapport à l'année dernière mais il faut que je continue à considérer que ce chemin est solitaire avant tout et que je ne dois attendre de personne qu'il le partage, juste me réjouir quand c'est le cas et ne pas me décevoir quand ça ne l'est plus ...

Voilà, c'était juste une petite mise au point avec moi-même ...