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Nina : Juste de passage pour te souhaiter un joyeux anniversaire ...Ça fait plus d'un an que je lis tes écrits, sans laisser de traces ^_^.... Georges Brassens avait raison, "ce qu'il faut de malheur pour écrire la moindre chanson" ! Si le chagrin est toujours trop envahissant, au moins il permet chez certains une belle créativité !!! Je te souhaite de ne pas avoir envie d'écrire trop souvent, sauf si c'est pour nous offrir des élans de joie !!! Si je t'encourage à écrire, jamais je ne souhaiterais que tu sois triste pour arriver à écrire de bien belles choses .
Songe : La plupart du temps les beaux moments se vivent et les tristes s'écrivent, c'est ce qui fait soit regretter l'écriture soit jalouser la vie dans les entre-deux, quand l'intensité n'est là ni pour se vivre pleinement ni pour apporter suffisamment d'inspiration. Mais heureusement il y a le souvenir et le ressenti pour ressusciter les peines et les joies et s'en imprégner suffisamment pour qu'il y ait de l'encre à l'encrier :) Merci d'avoir mis un peu d'encre ce soir dans le mien, ça m'a donné envie de me souvenir que j'aime écrire :) Youssouf : Bonsoir, Songe. Pardonne moi de t'avoir agressé stupidement il y a 16 ans. J'étais très con. Songe : Il n'u a rien à pardonner, sinon à toi-même :) nous ne sommes pas ce que nous fûmes mais nous pouvons être ce que nous aimerions devenir ... babao : coucou d'il y a très longtemps, j'espère que tu vas bien. Réagir :
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Pluies d'amour ...
"La femme est le rayon de la lumière divine" (Jalal Al-Dîn Rumi - XIIIe s) (Hassan Massoudi ) Son front brûlait tandis que sa main coulait sur les parchemins en des gestes successivement saccadés et fluides, des mèches humides collant ses tempes perlées de sueur. Il était l'un des derniers scribes à savoir figer la vie dans sa plume, à savoir capturer en une infinité de détails chacun de ces soubresauts qui agitaient les Provinces de la Mousson. Les peuples de pluie livraient leur histoire à son encrier et chaque matin on venait receuillir ses calligraphies pour les déposer auprès de toutes celles que ses prédecesseurs avaient léguées à la mémoire d'une civilisation. Sans relâche ses doigts fins traçaient les lignes d'une destinée que les Seigneurs Diluviens ne consultaient plus que par convention. Ses pairs s'étaient éteints d'épuisement un par un, le geste suspendu dans sa course frénétique contre la fatalité. A présent ils n'étaient plus qu'une poignée d'érudits à savoir capter les lignes de vie et les marier dans ces magnifiques entrelacs de courbes encrées, témoignages d'une histoire sur le déclin. De temps à autre il arrêtait son geste pour scruter les constellations, s'emplir des éléments, puiser dans les infimes variations de l'air sur sa peau à nu et le jeu des gouttes au long des rigoles tous ces signes invisibles au commun et qui révélaient pourtant au scribe les innombrables forces agissant dans l'univers et déterminant d'instant en instant le devenir de chaque âme vivante ... Ses muscles douloureux s'efforçaient de contenir les tremblements tandis que ses paumes moites maintenaient fermement les pinceaux, jusqu'à s'en meurtrir les paumes. Un bol de terre cuite laissait s'échapper d'âcres volutes de fumée verte, soustrayant l'esprit à sa fatigue et au sommeil.. La nuit était calme, les moussons seraient douces sur les rivages côtiers et les terres intérieures connaîtraient une saison fertile; les peuples de la pluie auraient de quoi contenter les avidités croissantes de Seigneurs Diluviens vénaux. Une douleur sourde courrait au long de son échine et ses paupières couvaient un foyer de braises mais la prise restait ferme sur l'instrument du scribe. Il sentit un mouvement d'air dans son dos et bientôt des paumes douces se coulèrent au long de ses omoplates tandis que ses muscles se trouvaient délivrés de leur tension par le va et vient insistant d'un doigté délicat. Un léger sourire naquit sur ses lèvres tandis que deux jambes glissèrent au long des siennes avant que la chaleur d'un corps ne s'imprime sur son dos et qu'un baiser tendre ne se dépose dans son cou. Chaque nuit depuis quelques années il avait trouvé dans cette compréhension aimante un refuge, une ressource pour conserver à son trait sa vigueur et sa détermination. Pourtant cette nuit il sentit perler une autre pluie, dévalant les pentes de ses chairs, se logeant dans les rigoles de ses épaules. Une pluie de tristesse et d'amour débordant des digues de la patience. Il comprit alors que de toutes les âmes des Provinces il y en avait une dont il n'avait tracé l'histoire. ll descella alors l'encre turquoise, celle dont un scribe ne devait user que lorsque venait l'heure de clore l'ouvrage d'une vie avec le dessin de son dernier souffle. Il se saisit doucement de la main qui caressait sa chevelure et, apaisant sa douce compagne, il puisa à ses larmes l'eau pour humidifier le poil du pinceau et commnença à peindre à même le grain de la peau les courbes d'une nouvelle destinée. Lorsque le corps tout entier fut ainsi tatoué il l'étendit doucement et l'étreignit jusqu'à ce que le dessin se confonde entre eux. Cette nuit-là un scribe s'éteignit et deux vies renaquirent.. Un scribe a dit un jour que c'est avec les cendres de l'ancien monde que l'on prépara les encres pour peindre le nouveau ... Prose de Songe, le Samedi 9 Avril 2005, 04:23 dans la rubrique "Il était une fois ...".
Commentaires : C'est le fond qui compte et non la forme dit-on ;) Il ne m'en faut pas plus pour sourire à mon tour :) Bisous ! |
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(Désolée, je ferais un effort la prochaine sur la hauteur et la longeur du commentaire mais que dire...c'est mieux ainsi...que trop dire...)
Bisoux !